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En Algérie, le tortueux procès de l’autoroute

Justice . L’un des prévenus dans cette vaste affaire de corruption, jugée depuis dimanche, aurait été torturé.

Un procès à quitte ou double s’est ouvert dimanche à Alger. C’est l’affaire de l’autoroute est-ouest qui traverse le nord de l’Algérie (1 200 km). Un chantier pharaonique encore inachevé et entaché de nombreuses malfaçons qui a vu son prix grimper à plus de 11 milliards d’euros contre 6 prévus à l’origine. Seize personnes et sept sociétés étrangères sont accusées notamment de «corruption, blanchiment d’argent et dilapidation de deniers publics».

«Ce procès peut être un tournant pour la justice algérienne, estime William Bourdon, avocat français spécialiste des droits de l’homme, défenseur de l’un des prévenus, Mejdoub Chani, détenu préventivement depuis six ans : «Le caractère inéquitable de la procédure doit être sanctionné par les juges.»

Humiliations. A la barre du tribunal, quelques intermédiaires mais aucun dignitaire du régime. Le président Abdelaziz Bouteflika - réélu pour un quatrième mandat il y a un an - clame sa volonté d’éradiquer le fléau de la corruption. Sans convaincre. «La lutte anticorruption ne doit pas être instrumentalisée pour protéger les corrupteurs», redoute Me Bourdon. Parmi les accusés ne figurent ni le ministre des Travaux publics, en charge du chantier, ni surtout l’intermédiaire Pierre Falcone, bien connu de la justice française dans le cadre de l’Angolagate. Dans l’affaire de l’autoroute, il est soupçonné d’avoir réparti des commissions versées par le consortium chinois Citic CRCC, qui a emporté le gros lot.

Mejdoub Chani a été arrêté en septembre 2009 à l’aéroport d’Alger, en provenance du Luxembourg - ce financier de profession possède la double nationalité. Du fond de sa cellule, il a rédigé un long témoignage. «Le plus dur, dit-il, n’est pas le classique passage à tabac qui accompagne presque chaque interrogatoire, tel que les gifles, les coups de pieds et de poing.» Il raconte les humiliations : «Une nuit, ils m’ont pissé (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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