Algérie : «Les affrontements sont liés à des intérêts pétroliers et gaziers»

Fatma Oussedik, anthropologue à l’université d’Alger II, décrypte les affrontements entre communauté mozabite (berbère) et châamba (arabe) qui ont fait plus de 25 morts ces quatre derniers jours dans la région de Ghardaïa, à 600 km au sud d’Alger.

Le conflit est-il communautaire ?

En manipulant les arguments communautaires, on produit de fait du communautarisme. Cependant, cette lectureme semble incomplète. D’autres intérêts sont à l’œuvre dans la région. Il faut avoir à l’esprit que, depuis la fin des années 50, période qui correspond aux découvertes pétrolières, la population a été considérablement modifiée dans la région.

Comme qualifieriez-vous la région de Ghardaïa ?Elle connaît des soubresauts liés aux énormes intérêts qui agitent la zone. Intérêts miniers, gaziers, pétroliers et nouveaux intérêts liés aux projets d’extraction du gaz de schiste. Cette région est déstabilisée par des intervenants extérieurs liés à ces mêmes intérêts économiques. A cela s’ajoute l’élément «route saharienne» car Ghardaïa a toujours été un centre important au nœud de ces routes. Et qui dit routes dit trafics de drogues, de marchandises de contrebande, de migrants. Ce sont les anciennes routes de l’esclavage. Il y a aujourd’hui une insécurité produite par ces trafiquants.Quelles sont ces populations ?Elles sont venues, et viennent, de l’ensemble de l’Algérie. Elles arrivent dans un endroit où vivent depuis des siècles des communautés berbères établies avec du foncier, leurs cimetières, leur habitat et leurs organisations locales. Il y a donc des rivalités sociales et économiques entre ces gens venus de partout et ces populations établies et fortes de ce lieu d’origine et d’appartenance. Ainsi s’opposeraient des autochtones et les autres populations qui se sont succédé depuis les années 50 en passant par les années 90, et ce, notamment, pour fuir les régions de forte insécurité [lors des années noires, ndlr]. Ces populations sont arrivées sans aucun moyen, sans aucune inscription (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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