Avec des algues rouges au menu, les vaches rotent moitié moins de méthane

Comment parvenir à baisser les émissions de méthane liées à l’élevage, plus précisément aux rots du bétail ? On sait déjà que différents pays, dont la France, envisagent une diminution de leur cheptel pour réduire les émissions de CO2 et de méthane. Et on pourra compter à l’avenir sur la viande artificielle.

Mais d’autres stratégies, moins médiatisées, sont à l’étude. En Australie, par exemple, un essai grandeur nature vient de démontrer qu’ajouter une algue rouge, Asparagopsis armata, à l’alimentation des vaches diminue de moitié les émissions de méthane. Si des travaux de recherche avaient déjà conclu à l’intérêt d’Asparagopsis, il s’agit de l’essai le plus long mené à ce jour. Ses résultats ont été publiés dans Journal of Translational Animal Science.

C’est dans un centre d’engraissement de bovins, à quelque 150 kilomètres de Brisbane, dans l’État du Queensland, que s’est déroulée l’étude qui a consisté à supplémenter pendant deux cents jours l’alimentation de vaches avec de l’huile de canola dans laquelle avait infusé Asparagopsis. Le journal The Guardian précise que “160 bœufs de race angus, dont la moitié constituait un groupe contrôle, ont participé à l’expérience”.

Difficilement applicable

Grâce à des capteurs capables de mesurer le taux de méthane des rots, les chercheurs ont comparé les émissions du groupe dont l’alimentation contenait l’infusion d’Asparagopsis avec celles du groupe contrôle, dont l’alimentation était celle habituellement donnée aux animaux dans ce centre d’engraissement. Ils ont mis en évidence que dans le premier groupe “les émissions de méthane ont diminué de plus de 50 % sur la durée de l’expérience”, indique le journal britannique, qui précise :

“Le goût et la qualité de la viande n’ont pas changé, et le troupeau ayant eu le supplément a même gagné 20 kilos de plus que les animaux n’en ayant pas reçu”.

De quoi imaginer un avenir tout tracé pour de tels compléments alimentaires. Sauf que ces résultats ont été obtenus dans des centres d’engraissement où la nourriture est très contrôlée, puisque les quelques mois qu’y passent les animaux élevés pour leur viande ont justement pour objectif de leur faire prendre du poids.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :