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ALGERIE. "C'est peu dire que François Hollande a été succinct"

Ce qu'il faut retenir du discours de Hollande à Alger

Qu’avez-vous pensé du discours de François Hollande devant le Parlement algérien, hier matin ?

J’ai été très déçue. Je m’attendais à une prise de position plus critique de la part d’un président de gauche, qui était enfant au moment de la guerre d’Algérie et qui n’a pas été impliqué dans la répression, à la différence de certains de ses prédécesseurs, comme François Mitterrand. J’espérais une condamnation aussi forte que celle de Jacques Chirac sur la rafle du Vel d’Hiv en 1995. François Hollande avait laissé entendre que les choses seraient dites. Il ne l’a pas fait.

Qu’attendiez-vous ?

Certes, il a parlé des "souffrances de la colonisation". Mais c’est peu dire qu’il a été succinct sur la période de la guerre. Citer une seule fois le mot torture, qui a pourtant été pratiquée à une échelle monstrueuse, et ce, au sein d’une énumération, à côté du mot injustice, me paraît vraiment insuffisant. Il n’a même pas évoqué les exécutions sommaires qui ont, elles aussi, été pratiquées massivement pendant la guerre. Il a fait le minimum. Je trouve cela désolant.

Le président s’est engagé à vous fournir les archives relatives à Maurice Audin. Pensez-vous, au-delà, du geste symbolique, que cela pourra apporter des éclaircissements ?

Il faut surtout que ce soient les historiens qui aient accès aux archives de toutes les personnalités, civiles et militaires, en charge du maintien de l’ordre en Algérie. Beaucoup estiment cependant que le récit de la mort de Maurice Audin ne s’y (...)

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