Les Algériens savent bien que la présidentielle est “de la poudre aux yeux”

Que les choses soient claires : les Algériens et ceux qui connaissent le marigot de la politique algérienne savent pertinemment que la présidentielle est de la poudre aux yeux. [Le président sortant Abdelmadjid] Tebboune [au pouvoir depuis 2019] gagnera cette pseudo-élection avec un taux stratosphérique et restera chef de l’État.

En ce huitième jour d’une campagne électorale ubuesque [commencée le 15 août] et sans relief, peinant à accrocher grand monde, l’image renvoyée par les comptes rendus de presse des meetings et des sorties effectuées par les différents candidats pour les besoins de la campagne électorale est saisissante : Youcef Aouchiche [premier secrétaire national du Front des forces socialistes, ou FFS, parti fondé par Hocine Aït Ahmed, qui se définit comme de gauche et laïc] et Hassani Cherif [président du Mouvement de la société pour la paix, ou MSP, un parti politique considéré comme islamiste modéré] tentent difficilement d’exister face au chef d’État-candidat, Abdelmadjid Tebboune, qui dispose d’une puissante ingénierie électorale.

Un combat inégal

Une grosse machine constituée d’une direction de campagne dirigée par le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad, avec des dépendances dans toutes les wilayas [collectivités territoriales] et surtout d’une armée de partisans et de soutiens qui lui permettent de ratisser et de parcourir, par défaut, le pays profond pour transmettre son message. Les moyens de l’État, y compris les médias publics, sont mis au service de Tebboune.

A contrario, tel le coureur de fond reclus dans sa solitude, les candidats du FFS et du MSP sont astreints à payer de leur personne, s’échinant à aller de ville en ville pour rencontrer les citoyens. En vain !

Ce faisant, ils livrent un combat aussi douteux qu’inégal contre un adversaire qui mène une campagne tranquille, ne se donnant même pas la peine de s’engager pleinement dans la bataille.

En clair, Tebboune fait la course tout seul. Le seul adversaire qu’il peut avoir est sa propre personne. Autrement, tant qu’il aura l’onction de l’État profond, rien ni personne ne l’empêchera d’être chef de l’État après le 7 septembre. L’affaire est cousue de fil blanc.

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