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En Algérie, un nouveau président et une crise qui perdure

Et maintenant? Trois jours après la victoire ­d'Abdelmadjid Tebboune à l'élection présidentielle, l'Algérie n'est pas sortie du brouillard. Le nouveau chef de l'État a pourtant affiché de belles promesses vendredi : "Je travaillerai pour tous les Algériens, qu'ils aient voté pour ou contre moi. Je travaillerai également avec ceux qui n'ont pas du tout voté." Quelques heures plus tôt, des milliers de manifestants descendus dans les rues des grandes villes pour le 43e vendredi consécutif lui avaient déjà adressé une fin de non-recevoir, estimant que le scrutin et son taux de participation de 40% n'étaient qu'une mascarade. "Avant on avait un peuple sans président [allusion à Abdelaziz Bouteflika], aujourd'hui on a un président sans peuple", scandait la foule à Alger. De nouveaux rassemblements de moindre ampleur ont aussi été organisés samedi.

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Propos antifrançais et islamisation?

À 74 ans, l'ancien préfet, qui ­devrait être investi dans la semaine, saura-t‑il renouer les fils du dialogue? Son parcours d'apparatchik et sa fidélité à Ahmed Gaïd Salah, le tout-puissant chef d'état-major de l'armée, devraient d'abord l'inciter à satisfaire le régime. "Il va devoir reconstruire le socle de l'État algérien autour de l'armée, affirme le chercheur du Ceri Luis Martinez*. On va sans doute repartir sur certaines constances : des propos antifrançais pour remettre le FLN [Front de libération natio...


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