Publicité

En Algérie, un journaliste condamné pour «offense» à Bouteflika meurt en détention

Des centaines de personnes ont assisté à l'enterrement du journaliste Mohamed Tamalt, ce lundi à Alger.

Mohamed Tamalt était dans le coma depuis trois mois après avoir mené une grève de la faim. Amnesty International et RSF demandent l'ouverture d'une enquête indépendante sur les causes du décès.

Pour la première fois depuis la fin de la guerre civile et l’arrivée au pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika, un journaliste est mort en détention en Algérie. Mohamed Tamalt, 42 ans, menait une grève de la faim pour protester contre sa condamnation à deux ans de prison, en juillet, pour «offense au président de la République» et «outrage à un corps constitué» – des infractions prévues par les articles 144 bis et 146 du code pénal algérien. Le journaliste est décédé dimanche à l’hôpital de Bab-el-Oued, à Alger, après trois mois passés dans le coma. Il avait cessé de s’alimenter dès le jour de son arrestation, le 27 juin, a indiqué son avocat Me Amine Sidhoum. Des centaines de personnes ont assisté à son enterrement, ce lundi à Alger.

Ce sont ses publications sur son propre blog et sur Facebook, et non les articles qu’il écrivait pour le journal El Khabar, qui lui ont valu d’être poursuivi par la justice algérienne. Mohamed Tamalt, qui possédait aussi la nationalité britannique, a été pendant des années le correspondant à Londres de ce quotidien arabophone. Installé en Angleterre depuis 2002, il multipliait les allers-retours en Algérie. Il avait été arrêté par la police «quarante-huit heures après son arrivée dans le pays», raconte Yasmine Kacha, responsable de Reporters sans frontières pour l’Afrique du Nord.

«Dossier verrouillé»

Une vidéo en particulier a déclenché les foudres des autorités algériennes. «Il s’agissait d’un montage représentant Abdelaziz Bouteflika et Nicolas Sarkozy, accompagné d’un texte clairement insultant lu par Mohamed en voix off, précise Yasmine Kacha. On ne remet pas ça en cause, d’ailleurs. Mais c’est la sévérité de la sanction et son traitement en prison que nous dénonçons. Le message envoyé par cet événement tragique est terrifiant. Comment (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Algérie: foule à l’enterrement d’un journaliste mort en détention
Donald Trump s’oppose à la CIA sur les cyberattaques de la Russie
Égypte: quatre suspects arrêtés après l’attentat contre une église du Caire
Syrie: les rebelles s’effondrent à Alep, la bataille «touche à sa fin»
Un an après, Cologne renforce la sécurité du Nouvel An