Alfonso Cuaron se lance dans les mini-séries avec "Disclaimer"
Le réalisateur Alfonso Cuaron a jeté son dévolu sur le petit écran avec "Disclaimer", un thriller psychologique en sept parties mettant en scène Cate Blanchett et Kevin Kline, bien que pour lui, le résultat final reste un film - un très long film, a-t-il précisé lundi.
Furtivement passé par le monde de la télévision avec la courte série "Believe" (NBC) il y a dix ans, le cinéaste mexicain y retourne pour la première fois depuis ses Oscars pour "Gravity" et "Roma".
La mini-série, présentée lundi au festival du film de Toronto après une première mondiale à Venise, met en scène Cate Blanchett dans le rôle de Catherine Ravenscroft, une journaliste dont la vie est bouleversée lorsqu'elle reçoit un roman qui semble raconter les détails intimes de son plus sombre secret.
Cette sordide affaire implique notamment le défunt fils de Stephen Brigstocke (Kevin Kline), un veuf aigri qui ne cache pas sa volonté de se venger.
S'ajoutent un trio de nominés aux Oscars triés sur le volet: Sacha Baron Cohen, Lesley Manville et Kodi Smit-McPhee ainsi que l'actrice australienne Leila George.
Pour le scénariste de 62 ans, habitué des longs métrages, la réalisation de "Disclaimer", premier projet du contrat pluriannuel qu'il a signé avec Apple TV+, n'était pas bien différente de celle d'un film.
"L'idée était de faire un film qui durerait cinq heures et demie et de le découper en sept chapitres", a-t-il expliqué sur le tapis rouge.
Son adaptation du thriller éponyme de Renee Knight paru en 2015 -- diffusée à partir du 11 octobre -- voyage dans le temps pour révéler les pans sordides des vies croisées des personnages.
Mais, comme le rappelle la journaliste Christiane Amanpour dans une apparition au début de la série: "Méfiez-vous de la narration et de sa forme".
"Tout ce que vous voyez n'est pas nécessairement vrai", a ajouté Cate Blanchett lors d'une séance de questions-réponses après la projection à Toronto.
"Ce qui est intéressant, je pense, pour nous tous qui jouons ce rôle, c'est que nous jouons une version de la réalité", a-t-elle précisé.
- "Méticuleux" -
S'adressant au public de Toronto, Alfonso Cuaron est revenu sur les origines du projet lorsque l'autrice Renee Knight lui avait envoyé les épreuves de son roman avant qu'il ne soit imprimé.
"J'ai tout de suite pensé à un film, mais à l'époque, je ne voyais pas comment le réaliser comme un long métrage conventionnel", a-t-il confié, ajoutant que l'idée d'une mini-série ne lui est venue que plus tard, mais que "l'écriture du scénario a été très rapide".
Pour le casting, c'était un véritable "dialogue" avec Cate Blanchett, qui a directement signé après avoir lu les trois premiers épisodes.
"Je l'ai lu et je l'ai balancé à travers la pièce", a raconté l'actrice, précisant qu'à chaque fois qu'elle réagissait ainsi à la lecture d'un scénario, elle réalisait qu'elle faisait face à un défi qu'elle se devait de relever.
Pour Kevin Kline, c'est la méthode de travail d'Alfonso Cuaron qui l'a marqué.
"Il m'a dit: +Ça prendra le temps qu'il faudra+, et c'est ainsi que nous avons procédé. Il est très méticuleux, soucieux du détail et minutieux", a relevé l'acteur sur le tapis rouge.
Seuls trois épisodes ont été diffusés lundi, le reste de la série sera présenté en clôture du festival afin d'attirer une plus grande audience.
Le programme de cette année comprend également "Families Like Ours" du réalisateur danois Thomas Vinterberg ("Drunk") et "Faithless" de Tomas Alfredson ("La Taupe").
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