Alfonsi : "Il faut appliquer implacablement la loi de la République"

Le Nouvel Observateur : Que pensez-vous du discours tenu par le ministre de l'Intérieur et de la Garde des Sceaux, aujourd'hui en Corse ?

Nicolas Alfonsi : J'approuve l'intervention de Manuel Valls et de Christiane Taubira à 300%. C'est un compliment assez rare venant de moi. Il faut remonter très loin dans le

temps et dieu sait si je suis un peu la mémoire de la Corse – pour entendre un discours d'une telle fermeté et surtout d'une telle clarté. Ils rejoignent ce que je n'ai cessé de répéter : tant qu'il n'y aura pas un réinvestissement total de l'Etat, nous n'aboutirons à rien. On y est enfin. Il est juste regrettable qu'il ait fallu attendre que ça soit deux personnalités importantes de Corse qui soient assassinées pour que ce réinvestissement intervienne.

La situation actuelle est donc due à une disparition de l'Etat ?

- J'ai toujours défendu la thèse qu'il fallait mieux un Etat défaillant que pas d'Etat du tout. Je vous laisse le soin de deviner ce qui se passerait si demain nous allions encore vers des réformes institutionnelles surréalistes qui verrait petit à petit l'Etat s'effacer.

Seriez-vous favorable à la création d'une zone de sécurité prioritaire (ZSP) en Corse ?

- A priori, je n'y vois pas d'inconvénient. Je ne peux pas mesurer encore quel est l'impact de ces ZSP. Mais la Corse est tellement spéciale en matière de sécurité que le simple concept de ZSP n'est pas suffisant. En revanche, ce qui est capital selon moi, c'est le soutien aux Juridiction inter-régionales spécialisées, les fameuses "JIRS". Beaucoup font la fine bouche quand on en parle, ils prennent des pincettes, émettent des restrictions. Ils font mine de penser que le "juge naturel", le juge d'instruction corse, serait (...)

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