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Alexandre Astier dévoile les secrets de la bande-originale de "Kaamelott Premier Volet"

Alexandre Astier  - Joel Saget - AFP
Alexandre Astier - Joel Saget - AFP

Avant de le voir au cinéma, découvrez Kaamelott Premier Volet (KV1) en musique. Réalisateur, scénariste, acteur, mais aussi compositeur, Alexandre Astier sort ce vendredi au label Deutsche Grammophon la bande-originale du tant attendu premier épisode de sa trilogie de films inspirée par sa série culte.

Un choix étonnant, qui permettra aux fans du programme court de M6 comme aux curieux et les mélomanes de se laisser emporter par les ambiances sonores composées par Alexandre Astier et rêver un film qui, promet-t-il, "ne sera pas comme vous l'imaginez".

La BO a été enregistrée avec l'Orchestre National de Lyon, dirigé pour l'occasion par le chef d'orchestre allemand Frank Strobel. Alexandre Astier a monté KV1 en fonction de ces sessions, pour que la musique impose son rythme aux images, et non l'inverse. "Dans un film, c'est toujours la musique qui a raison", dit-il.

Musicien de formation, fou de Bach (à qui il a consacré un spectacle, Que ma joie demeure!, en 2012) et de jazz fusion, il confie à BFMTV son bonheur d'avoir pu enregistrer la musique de son film avec 85 musiciens:

"Ces quatre, cinq jours d’enregistrement ont été assez dingues. On a été vite, parce qu’il y avait à faire [le disque comporte 34 pistes, NDLR]. On était toute une équipe très concentrée sur le fait de sortir le meilleur truc. C"était assez magique."

https://www.youtube.com/embed/lVoLqas1T_o?rel=0

Une bande-originale digne de Star Wars

A en croire la BO, l'homme-orchestre, qui a toujours envisagé Kaamelott comme une saga de heroic fantasy dans la lignée de Star Wars et de La Communauté de l'anneau, semble avoir atteint son but. La BO permet de redécouvrir Kaamelott - ou plutôt de découvrir Kaamelott tel qu'il avait été conçu à l'origine par Astier:

"Je pense que la musique ne déconne pas", confie-il à BFMTV. "Même si le film est une comédie, ce n’est pas la musique qui déconne. Ni les costumes ou les décors. Je pense pas qu’on puisse être rigolo avec les éléments qui entourent [les personnages]. La seule chose fragile et rigolote d’une comédie, pour moi, ce sont les acteurs et les personnages. Pour marquer cette fragilité du personnage de comédie, le reste doit être très solide, très fort. Avec le film, avec des moyens qu’on n’a jamais eu pour raconter Kaamelott, on a envoyé un peu du bois pour justement placer ces personnages dans une situation épique et de héroic fantasy appuyée pour qu’ils aient à faire à des événements trop forts pour eux."

Certains morceaux de la BO (Abordage en Mer Rouge, Hydromancie, Marche Aquitaine), alliant légèreté et souffle épique, font immanquablement penser à l'univers musical de John Williams et à Star Wars. D'autres titres à la tonalité plus mystérieuse et plus envoûtante (Une Clairière près de Gaunes) ressemblent à du Joe Hisaishi, le compositeur fétiche de Hayao Miyazaki et Takeshi Kitano. Si Alexandre Astier confie ne pas avoir été inspiré par Hisaishi, il revendique totalement l'influence de John Williams:

"C’est la référence ultime de musique de films! J’ai regardé ses partitions. C’est très beau. C’est un mec complètement dingue. Pour moi, il n’est pas spécialement compositeur de musique de films: c’est un compositeur, qui vient à la suite des autres et qui a sa place dans le panthéon des compositeurs tout court. Le film le porte, parce qu’il compose dans une époque où le film est un bon porteur de musique classique. Mais il n'a pas besoin du film pour le soutenir. Sa musique marche toute seule. Le film ne marche pas souvent sans lui."

"Ce qui compte, c’est qu’il reste un truc qui vous surprenne"

Si Kaamelott est indissociable de son fameux cor, la BO propose également des morceaux très surprenants, qui tranchent complètement avec l'univers traditionnel de la série, et viennent même l'enrichir. L'omniprésence d'instruments à corde, loin du son parfois brutal du cor, suggère que KV1 devrait bien être dans la lignée du Livre VI, en poussant encore plus loin l'émotion.

Le morceau intitulé Furadja! intrigue ainsi particulièrement: "C’est la signature du personnage éponyme, qui s’appelle Furadja", révèle Alexandre Astier. "Je ne peux pas vous le décrire. Elle dispose d’un instrument à elle, le cymbalum, qui marque encore plus sa signature musicale. Elle a un instrument qui la suit dans le film."

La BO dévoile peu l'intrigue. Astier s'en est assuré. Les morceaux ne sont d'ailleurs pas forcément rangés chronologiquement: "Oui, c’est relativement dans l’ordre, j’ai bien fait gaffe à ce que les titres n’expliquent rien. Ça peut poser des questions, mais normalement, quand vous verrez le film, vous verrez que vous pensiez à des trucs et que ce n’est pas tout à fait ça. Ce qui compte, c’est qu’il reste un truc qui vous surprenne."

"J’aimerais bien que les gens le découvrent en salles"

Peu de choses sont connues sur le film, si ce n'est que son casting réunira une armada de guest-stars (Christian Clavier, Alain Chabat, Sting...). L'intrigue se déroulera en 484 après J.C., dix ans après la fin de la série, et devrait mettre en scène l'affrontement entre le roi déchu Arthur et son ennemi juré, Lancelot, qui a usurpé son pouvoir. Le film devrait aussi comporter des flashbacks et explorer la jeunesse d'Arthur, à l'époque où il était légionnaire en Maurétanie.

"Lancelot a pris le pouvoir à la fin de la saison 6, dix ans ont passé, et il est fou, ivre de l'envie de retrouver Arthur et ses chevaliers. Une chasse aux sorcières est organisée. À ce titre, il dépense tout l'argent du royaume en payant des mercenaires saxons", a complété Alexandre Astier dans les colonnes de la revue Historia.

https://www.youtube.com/embed/0R8qsQ8Wvdo?rel=0

Une chose est sûre: si la BO est un bon aperçu du film à venir, et à en croire des morceaux comme Désenchevêtrement et Excalibur noire, dignes du Seigneur des Anneaux, le spectacle réservé par Astier devrait permettre de découvrir un univers à la frontière du fantastique encore plus riche que celui de la série et de la BD Kaamelott - soit un spectacle épique comme on en a rarement vu en France.

Pour vérifier ces intuitions, il faudra attendre encore. Le film n'a plus de date de sortie en raison de la pandémie. Après avoir fait attendre onze ans ses fans, Alexandre Astier n'est d'ailleurs pas pressé:

"On a déjà essayé [deux fois de sortir le film] et je n’annoncerai plus de date non définitive. Avec SND [le distributeur de KV1, NDLR], on va trouver le bon truc. Ça peut être vite, ça peut être pas vite. Je ne sais pas. Ça dépendra de plein de trucs dont je ne suis pas le spécialiste. Il y a un truc de sûr: la prochaine fois que je dirai que ça sort à telle date, celle-là sera la bonne. On a tourné en numérique, mais en 70mm, avec un capteur moyen format. On a levé les curseurs. J’aimerais bien que les gens le découvrent en salles, vraiment."

Article original publié sur BFMTV.com