Alex Hanimann aborde les museaux fantômes

Epris d’une mission obsessionnelle, celle de traquer une faune d’errants nocturnes, l’artiste pluridisciplinaire Alex Hanimann a photographié une multitude d’animaux la nuit. Il les a littéralement capturés avec des dispositifs photographiques spécialisés - petits pièges à images - se déclenchant sur leur passage. Les bêtes à l’allure d’ectoplasmes pris en flag errent entre les fougères d’une dense forêt, tel le spectral zébu qui fend la nuit profonde du sublime Tropical Malady, du cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul. Plus de 500 de ces instantanés se trouvent réunis dans son ouvrage intitulé Trapped aux éditions Patrick Frey. Sous leur plus beau jour phosphorescent, les animaux, à la luminosité résiduelle amplifiée, y apparaissent figés. L’artiste avait entamé le projet à des fins scientifiques puis s’est finalement laissé emporter par son aspect onirique, fasciné par les chimères qu’il capturait ou parfois - le piège ne fonctionnant pas à temps - les fragments d’une échappée soudaine, lui laissant l’image d’un échec encore plus mystique, comme la traînée fantomatique d’une fuite.

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