Alain Delon ou la “beauté effrontée” d’un “sphinx solitaire”
Avec le décès d’Alain Delon dimanche à l’âge de 88 ans, “la France a perdu un symbole de son patrimoine culturel contemporain, voire l’image du pays”, relève La Vanguardia, pleurant “l’acteur dont la beauté a séduit plusieurs générations, le bel homme au charisme et au talent inné qui a fait de lui l’un des géants du cinéma européen”.
“Jamais plus il n’y aura quelqu’un comme Delon, unique et immortel”, renchérit le Corriere della Sera, fasciné par sa “beauté effrontée et insaisissable” et cette “arrogance mélancolique” capables d’“éclairer ses rôles les plus célèbres”.
Avec ses “rôles d’hommes virils et autodestructeurs”, Delon a imprimé sur grand écran “son flegme et sa froideur naturelle”, faisant de lui “une muse au masculin”, note L’Orient-Le Jour. “En captivant les réalisateurs des Trente Glorieuses, de Visconti à Antonioni, il retaille suivant ses mensurations une Europe du cinéma où se mêlent le français et l’italien, les accents chantants et les bustes romains”, poursuit le quotidien libanais.
C’est encore le physique de l’acteur qui inspire le Washington Post : “Son sourire charmant, la beauté classique de ses traits, sa carrure musclée de boxeur, ses yeux bleus électriques, ses cheveux noirs épais, ses sourcils arqués et ses aguichantes chemises déboutonnées sur sa peau bronzée lui donnaient une aura de sexualité libertine, écrit le quotidien américain. Il avait une présence troublante – une beauté presque féminine et une masculinité de dur à cuire, à la fois ange et démon.”
“Malaise” et “extase”
Mais “dire qu’Alain Delon était beau, c’est réduire à un simple joli minois un homme qui symbolisait comme nul autre le caractère ambigu de l’Europe d’après-guerre”, avertit El País.
“Le nouveau et l’ancien, le terrestre et l’insondable, la lumière et l’obscurité étaient toujours présents dans son visage parfait. Ce n’est pas un hasard si Luchino Visconti, esthète aristocratique et communiste, est l’homme qui l’a façonné au début des années 1960”, juge le quotidien madrilène.
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