Ajax-Maccabi Tel-Aviv : À Amsterdam, le chef de la police évoque un climat de tension bien avant le match
INTERNATIONAL - Un terreau fertile à un déchaînement de violence ? Si les heurts survenus jeudi soir à Amsterdam, en marge de la rencontre de Ligue Europa entre l’Ajax et le Maccabi Tel-Aviv, ont été immédiatement dénoncés par Israël et par les Pays-Bas, le chef de la police amstellodamoise a aussi rappelé ce vendredi 8 octobre, qu’ils s’inscrivaient dans des tensions bien avant le match.
Amsterdam : après Ajax-Maccabi Tel-Aviv, de violents heurts contre des supporters israéliens
Ce déchaînement de violence a conduit brièvement cinq personnes à l’hôpital et provoqué 62 arrestations. Des avions ont commencé à rapatrier les supporters israéliens, dont aucun ne manque à l’appel.
Des invectives avant le match
En conférence de presse ce vendredi, Peter Holla, chef de la police de la capitale néerlandaise, a expliqué que des supporters de ce club israélien avaient attaqué un taxi et incendié un drapeau de la Palestine dès mercredi soir, dans les rues de la ville.
« Les violences avaient déjà débuté mercredi soir entre supporters. C’était une nuit avec des incidents des deux côtés. Les partisans du Maccabi ont retiré un drapeau d’une façade du Rokin et ont détruit un taxi. Un drapeau palestinien a été incendié sur le barrage », a-t-il déclaré aux journalistes.
Selon la police, un rassemblement sur la place du Dam un peu plus tôt dans la journée avait aussi conduit à l’arrestation d’une dizaine de supporters israéliens pour « trouble à l’ordre public », comme le rappelle Sky News. Des troubles qui s’étaient d’ailleurs poursuivis jusqu’aux premières du jour jeudi, jour du match. Raison pour laquelle la police néerlandaise avait été largement déployée aux abords du stade avant et après la rencontre.
Un climat de tension qui s’est pourtant maintenu après la très large victoire de l’Ajax, 5-0. Selon Peter Holla, cité par la BBC, les supporters du Maccabi se promenaient dans le centre-ville lorsque des « émeutiers » ont mené des attaques « éclair » ciblant les supporters israéliens. Le chef de la police a indiqué qu’il avait été « extrêmement difficile » pour la police d’empêcher ce genre de « violence », malgré une importante présence policière.
Sombre réputation
Pendant la rencontre, les supporters israéliens présents en nombre dans le stade (environ 3 000 selon le journal israélien Harretz) ont été accusés d’avoir proféré insultes racistes et chants anti-arabes. Sans oublier la perturbation de la minute de silence en mémoire des victimes des inondations en Espagne, comme le souligne encore la BBC.
Le Maccabi Tel-Aviv, plus ancien club de foot israélien, concentre une frange historique d’ultra à la sombre réputation. À titre d’exemple, le média britannique rappelle qu’en 2014, l’attitude de certains supporters à l’encontre du joueur arabo-israélien Mahran Radi avait conduit à l’apparition de slogans ouvertement racistes et violents contre lui. Comme « nous ne voulons pas d’Arabes au Maccabi ! » et « Radi est mort ».
Autre exemple du comportement nauséabond de ces supporters, l’attaque d’une rare violence perpétrée par des ultras du Maccabi Tel Aviv contre un homme d’origine arabe à Athènes en mars dernier, en marge d’un autre match européen contre l’Olympiakos.
In March, Maccabi Tel Aviv FC hooligans jumped and beat an Arab in Athens. Video of this circulated widely. Yet, they are now being painted as innocent victims in Amsterdam by politicians and others who only tell half the story. pic.twitter.com/hk960wQOO6
— William Lafi Youmans (@wyoumans) November 8, 2024
Un article de la télévision allemande Deutsche Welle rappelle que ces supporters ultras n’hésitent pas à sortir dans les rues lors des manifestations anti-Netanyahu. DW évoque notamment des membres du groupe ultra Maccabi Fanatics qui s’étaient attaqués aux manifestants à l’aide de matraques et de tessons de bouteilles lors d’un rassemblement accusant le Premier ministre de corruption en 2020.
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