Aisne: un sénateur écologiste pris à partie lors d'une chasse à courre
"T'es mort toi". Les menaces et insultes ont fusé lorsque le sénateur écologiste Daniel Salmon s'est invité en février dernier au milieu d'une chasse à courre en forêt de Retz, à côté de Villers-Côtteret dans l'Aisne.
Le sénateur, membre du groupe d'étude Chasse et pêche au Sénat, a déposé une proposition de loi visant à l'interdiction de la chasse à courre. Sur des images partagées lundi après-midi sur les réseaux sociaux par l'association AVA France (Abolissons la Vénerie Aujourd'hui), le sénateur apparaît au milieu d'une forêt où se déroule une chasse à courre.
"Allez dégage!"
Sur ces images, on aperçoit l'une des personnes accompagnant le sénateur reçoit un coup de fouet de l'un des chasseurs à cheval. Les insultes pleuvent: "Pauvre con, va!", "Allez dégage!", "Abruti", "Je vais te dérouiller la gueule moi, enculé va!"...
Le sénateur et les personnes qui l'accompagnent ont été ciblés à plusieurs reprises par les participants à cette chasse qui ont même frappé leur véhicule. Coût des dégâts matériels: 2000 euros selon le collectif AVA France qui couvrait le déplacement avec nos confrères de Franceinfo.
Des chiens se sont même perdus au cours de la chasse et se sont baladés dans les communes avoisinantes avant d'être récupérés par leurs maîtres, selon Ava France.
Le sénateur dénonce "une ambiance d'Ancien régime"
"Je ne rentre pas dans la catégorie pro ou anti-chasse. Mais je suis opposé à la chasse à courre qui est cruelle et anachronique", a indiqué le sénateur à BFMTV.com, "on est dans une ambiance d'Ancien régime avec des cavaliers, des meutes de chiens et des suiveurs à pied".
Tout en dénonçant le paradoxe de la vénerie où "on a des camions, des SUV, des talkies-walkies", Daniel Salmon a fustigé cette pratique de la chasse qui "ne laisse aucune chance à l'animal" et au bilan carbone "très désastreux".
"Ma présence a beaucoup surpris. L'ambiance était assez particulière [...] Ça peut être très dangereux pour les promeneurs de se balader avec des chevaux lancés à grande vitesse", a-t-il encore témoigné auprès de BFMTV.com.
"On perturbe deux fois par semaine tout l'écosystème de la forêt. C'est anormal compte tenu des difficultés de la faune et de la flore actuellement", a également souligné le sénateur.