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Airbus signe un accord pour une nouvelle usine en Chine

Airbus a signé jeudi à Toulouse un accord de coopération industrielle avec la Chine pour la création d’un centre de finition de gros porteurs long-courriers A330 à Tianjin, dont le coût sera d'environ 150 millions d’euros. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau

TOULOUSE (Reuters) - Airbus a signé jeudi à Toulouse un accord de coopération industrielle avec la Chine pour la création d’un centre de finition de gros porteurs long-courriers A330 à Tianjin, dont le coût sera d'environ 150 millions d’euros.

Cet investissement sera supporté par la joint-venture formée par Airbus à 51% et ses partenaires locaux, Tianjin Free Trade Zone Investment Company Limited et l’entreprise d’Etat Aviation Industry Corporation of China (AVIC).

Ce centre sera construit non loin de Pékin à proximité du site d’assemblage de l’A320, que l’avionneur européen a ouvert en 2004 dans le cadre de cette joint-venture.

La nouvelle usine, dédiée à l’aménagement des cabines et à la peinture extérieure des avions, emploiera 250 personnes. Elle recevra les A330 de la chaîne d’assemblage final de Toulouse, qui arriveront "verts" et sans équipements intérieurs.

Une fois l’aménagement commercial achevé aux couleurs des compagnies asiatiques clientes d’Airbus, les avions seront peints et transférés au centre de livraison d’Airbus à Tianjin, dont une extension a été réalisée pour l’A330.

Les travaux s’étaleront sur deux ans et demi et la première livraison est programmée d’ici fin 2017. Le centre de finition pourra alors produire deux avions par mois.

Pour Fabrice Brégier, PDG d’Airbus, "cet accord (...) ouvre un nouveau chapitre de la coopération stratégique avec la Chine portant sur des avions gros-porteurs."

"Ensemble nous allons développer de nouvelles installations, accroître nos capacités" et conquérir de nouveaux marchés en Chine", a-t-il dit.

UN MARCHÉ EN CROISSANCE

Ce nouveau projet a vu le jour "dans un esprit de coopération, au même titre que la chaîne d’assemblage de Tianjin", a fait pour sa part valoir Eric Zanin, directeur des programmes A330, selon qui l’investissement de 150 millions d’euros sera "amorti très facilement en dix ans".

La Chine est le deuxième marché en terme de croissance du trafic aérien après les Etats-Unis.

"Il est important pour nous de nous rapprocher de cette base-là", souligne Michel Dewerdt, chef de projet de la nouvelle usine. "La chaîne d’assemblage A320 en Chine nous a permis de passer de 25% de parts de marché à 50%. Cette coopération industrielle va nous permettre de nous positionner sur le marché des gros-porteurs en Chine."

En Chine, où plus de 1.150 avions Airbus sont en service, le groupe européen prévoit une demande de plus de 5.300 appareils civils neufs de plus de 100 sièges et avions cargo d’ici 2033.

"On va s’appuyer sur les compétences des gens en place au sein de la chaîne A320, qui travaillent aussi sur l’aménagement de cabine, pour développer celles de notre centre de finition A330, précise Michel Dewerdt. "Nous prendrons les meilleurs pour accompagner notre démarrage."

Airbus a aussi signé jeudi un contrat d’approvisionnement avec un sous-traitant chinois, Zhejiang Xizi Aerospace Fastner Co.Ltd, pour la fabrication de pièces de fixation standard.

Mardi, Airbus avait annoncé la signature d'un contrat avec l'entreprise publique China Aviation Supplies (CAS) -- une commande ferme de 45 A330 pour un prix catalogue de 10 milliards d’euros, assortie d'une option pour 30 autres appareils.

(Johanna Decorse, édité par Emmanuel Jarry)