Airbus: Jusqu'à 3.700 postes affectés par des baisses de cadences

par Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - Airbus a fait savoir mercredi qu'un maximum de 3.700 postes seraient affectés par les mesures liées à la baisse prévue des cadences de production du très gros porteur A380 et de l'avion de transport militaire A400M.

"Airbus est en mesure d'adapter son niveau de flexibilité à travers ses divisions, fonctions et filiales afin de faciliter le redéploiement du personnel vers d'autres programmes", a précisé le groupe européen d'aérospatiale et de défense dans un communiqué publié à l'occasion d'un conseil d'entreprise européen.

Airbus augmente actuellement les cadences de programmes comme le monocouloir A320 et le long-courrier A350, sur fond de forte croissance du trafic attendue, notamment en Asie.

Challenges avait fait état vendredi de 3.600 postes déplacés ou supprimés.

Airbus, dont la production européenne est répartie entre la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Espagne, a ajouté qu'il communiquerait ultérieurement de plus amples informations sur l'avancée des discussions avec les partenaires sociaux.

"Une dizaine de sites seront impactés en Europe et ce sera majoritairement des redéploiements", a dit un porte-parole d'Airbus, sans préciser les sites concernés.

Selon deux sources syndicales présentes au conseil d'entreprise, les usines de Filton (Royaume-Uni), Brême et Augsbourg (Allemagne) et Séville (Espagne) sont les principaux touchés.

PAS DE LICENCIEMENTS SECS

En France, seuls 470 postes devraient être concernés, contre 1.925 en Allemagne, 860 en Espagne et 465 au Royaume-Uni, a dit à Reuters Yvonnick Dreno, coordinateur de Force ouvrière (FO) chez Airbus.

"On pense que le repositionnement sur d'autres programmes sera assez facile en France, on n'est pas plus inquiet que ça", a-t-il dit.

La situation serait plus difficile à Séville et au Royaume-Uni, où la production est plus centrée sur l'A400M, a-t-il ajouté, soulignant que des départs volontaires ne seraient proposés qu'en l'absence de solution de reclassement et que les licenciements secs étaient exclus pour l'instant.

L'avionneur, qui totalisait un total de 317 commandes pour l'A380 au 31 janvier, compte en livrer 12 en 2018 et huit en 2019, puis adopter un rythme annuel de six unités.

La compagnie Emirates a signé en février un contrat d'achat concernant jusqu'à 36 A380 d'une valeur de 16 milliards de dollars (13 milliards d'euros), confirmant ainsi une commande vitale pour l'avenir du plus gros avion commercial du monde.

L'A400M, à l'origine d'une nouvelle charge de 1,3 milliard d'euros sur les comptes 2017 annoncée mi-février, verra sa cadence de production ramenée à huit appareils par an en 2020, soit son rythme de 2014, à comparer à 19 en 2017.

Airbus a conclu début février un accord avec les pays de l'Otan qui ont commandé des A400M (Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Turquie, Belgique, Luxembourg) concernant de nouveaux retards dans le développement de l'appareil.

(Cyril Altmeyer, édité par Benjamin Mallet)