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Airbus chute en Bourse sur des inquiétudes concernant les livraisons

par Tim Hepher

PARIS (Reuters) - Le titre Airbus a clôturé jeudi en baisse de 3,5% à 81,21 euros, après avoir brièvement perdu jusqu'à 7,9% en fin de séance, un trader à Paris évoquant un possible "gros doigt" dans un contexte de craintes concernant l'objectif annuel de livraisons du groupe.

Cette chute, l'une des plus marquées d'un CAC 40 qui a reculé de 1,66%, intervient malgré l'annonce faite plus tôt dans la journée par l'avionneur de la confirmation de commandes de la part des compagnies aériennes JetBlue Airways et Moxy pour un total de 120 avions monocouloirs A220-300.

Mais Reuters a de son côté fait état d'interrogations croissantes sur l'atteinte par Airbus de son objectif de 800 appareils - 782 sans l'A220 - livrés en 2018.

Une source proche du dossier a dit qu'il était "plus que probable" que l'avionneur avait manqué cet objectif d'une poignée d'avions, ce qui serait une première depuis plus de 15 ans.

Un porte-parole d'Airbus a refusé de commenter ce sujet.

Les chiffres des livraisons sont surveillés de près par les investisseurs car c'est à ce moment qu'un constructeur aéronautique réalise le plus clair du chiffre d'affaires et du bénéfice sur les avions assemblés.

Airbus, comme ses pairs, a eu des difficultés avec certains fournisseurs ces 12 derniers mois, ainsi que des problèmes de qualité, mais un éventuel total de livraisons inférieur à l'objectif affiché ne devrait pas avoir un impact significatif sur les résultats.

Les deux commandes de 60 A220 confirmées jeudi chacune avaient été annoncées lors du salon aéronautique de Farnborough en juillet.

Moxy est une nouvelle compagnie aérienne lancée par le fondateur de JetBlue, David Neeleman.

Les A220 sont des CSeries de Bombardier que le groupe aéronautique européen a rebaptisés en prenant le contrôle du programme d'avions civils du constructeur canadien.

Cet avion de 110 à 150 sièges sera assemblé dans la nouvelle usine de l'avionneur à Mobile, dans l'Alabama.

(Claude Chendjou, Blandine Hénault et Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)