Iran : Ahou Daryaei, l’étudiante qui s’est dévêtue devant son université, inspire les artistes partout dans le monde

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses images relaient l’acte de défiance d’Ahou Darayei et soulignent son courage.
Capture d’écran X @Alinejadmasih / Capture d’écran Instagram @Tavaana Sur les réseaux sociaux, de nombreuses images relaient l’acte de défiance d’Ahou Darayei et soulignent son courage.

IRAN - Femme, vie, liberté. Ce samedi 2 novembre, Ahou Daryaei, étudiante iranienne, s’est dévêtue devant l’université Azad de Téhéran en signe de protestation contre le harcèlement d’agents de sécurité au sujet de son port du foulard. La scène, filmée depuis une fenêtre voisine, a secoué le pays, avant de faire le tour du monde.

En Iran, une étudiante de l’université Azad arrêtée après s’être dévêtue en signe de protestation

Un geste de désobéissance civile très fort, dans la lignée des protestations contre l’obligation du port du voile pour les Iraniennes et des manifestations après la mort de Mahsa Amini, étudiante décédée en 2022 après son arrestation par la police des mœurs iranienne pour « port de vêtements inappropriés ».

Des hommages et des symboles de résistance

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses images relaient son acte de défiance et soulignent son courage. Parmi celles qui circulent le plus, cette illustration qui montre Ahou Daryaei en géante, bras croisés en sous-vêtements, au-dessus des personnes à tailles humaines qui continuent leur chemin.

Relayé en France par Sandrine Rousseau et par des figures féministes telles que Sarah Durocher, présidente du planning familial et Amy Bah, militante pour Nous Toutes, ce dessin, qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux iraniens, est signé par l’artiste hoomanbeinghooman.

Un autre montage photo devenu viral est tiré de la vidéo de la scène. Aussi bien le fond que les personnes sur la photo sont en noir et blanc, seule Ahou Daryaei y apparaît en couleurs.

Sur Instagram, le compte de l’institut de formation en ligne Tavaana relaie des dizaines de croquis, montages et illustrations d’artistes iraniens en soutien à l’étudiante, parfois accompagnés de poèmes ou d’appels à la liberté.

Sur le post ci-dessous, signé par l’artiste Sanaz Bagheri, on peut voir Ahou Daryaei attraper un relais tendu par Vida Movahed, militante iranienne pour les droits des femmes qui avait brandi son foulard accroché sur une branche dans une rue de Téhéran en 2017, devenant un symbole de la résistance.

On peut aussi la voir, sur une illustration de Melody M, marchant avec un soleil dans le dos et aux côtés d’un lion - une très probable référence au lion solaire qui figurait sur le drapeau de l’Iran jusqu’en 1979, avant que la révolution islamique ne le remplace par un emblème religieux.

À l’étranger également, les artistes ont pris crayons et pinceaux pour faire honneur à Ahou Daryaei. Le dessinateur chinois Badiucao a fait part de son soutien à la « courageuse Iranienne qui a protesté contre la police des mœurs et au port forcé du hijab » dans le post ci-dessous.

En France, la dessinatrice de presse Coco lui a rendu hommage dans Libération.

À l’heure actuelle, Fars News, un média iranien affilié aux gardiens de la révolution, a affirmé qu’Ahou Daryaei devait être transférée dans un hôpital psychiatrique - une manœuvre déjà utilisée par le régime à plusieurs reprises pour discréditer les actes de désobéissance civile des femmes, comme l’a souligné la militante iranienne Azam Jangravi sur X.

À voir également sur Le HuffPost :

Mahsa Amini et les femmes iraniennes honorées par le prix Sakharov du Parlement européen

« Les Graines du figuier sauvage », film sur le pouvoir des femmes iraniennes, est désormais au cinéma