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Agression de Salman Rushdie: l'homme sur scène avec l'écrivain durant l'attaque a d'abord cru à "une mauvaise blague"

Agression de Salman Rushdie: l'homme sur scène avec l'écrivain durant l'attaque a d'abord cru à "une mauvaise blague"

L'homme qui devait animer la conférence avec Salman Rushdie dans le nord des États-Unis, et qui se trouvait sur l'estrade avec l'écrivain au moment où il s'est fait poignarder, a raconté dimanche avoir d'abord cru à "une mauvaise blague".

Il était "très difficile de comprendre" la situation sur le coup, a expliqué Henry Reese dans une interview à la chaîne CNN.

"Ça ressemblait à une sorte de mauvaise blague, et ça n'avait pas l'air réel. Quand il y a eu du sang derrière lui, c'est devenu réel", a raconté l'homme de 73 ans, qui n'a pas souhaité s'exprimer plus en détails sur le déroulé exact de l'attaque.

"Nous devrions tous nous inquiéter pour Salman Rushdie, pas pour moi"

Il a indiqué avoir "immédiatement" pensé à la fatwa visant l'écrivain depuis 30 ans, mais avoir d'abord cru à une "allusion" de mauvais goût à celle-ci, pas à une "véritable attaque".

Lui-même a été blessé, et répondait aux questions de CNN avec un large pansement blanc au-dessus de son oeil droit, noir et boursouflé.

"Je vais bien", a-t-il dit. "Nous devrions tous nous inquiéter pour Salman Rushdie, pas pour moi."

L'événement, qui a eu lieu dans un centre culturel de la petite ville de Chautauqua, dans l'État de New York, devait porter sur le mouvement "City of Asylum", co-fondé par Henry Reese. L'association est dédiée à la défense de la liberté d'expression des écrivains et artistes en danger à cause de leur travail, et leur propose notamment un hébergement temporaire aux États-Unis.

C'est précisément un discours de Salman Rushdie, dans la ville proche de "Pittsburgh, en 1997, qui a inspiré ma femme et moi pour la création de cette organisation", a expliqué Henry Reese.

L'écrivain en voie de rétablissement

"C'est la sinistre ironie, ou peut-être l'intention: de ne pas seulement attaquer son corps, mais tout ce qu'il représente", a-t-il poursuivi.

"En tant que lecteurs, nous devrions tous aller acheter un livre de Salman Rushdie cette semaine, et le lire", a-t-il appelé.

L'auteur, visé par une fatwa de l'Iran pour son roman "Les Versets sataniques" publié en 1988, reste hospitalisé aux États-Unis et ses blessures sont graves, mais il est actuellement en voie de rétablissement, selon son agent.

Article original publié sur BFMTV.com