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Agression antisémite à Créteil en 2014: l'un des agresseurs arrêté en Algérie

Un couple a été agressé à son domicile dans le quartier du Port à Créteil le 1er décembre 2014. - Martin Bureau
Un couple a été agressé à son domicile dans le quartier du Port à Créteil le 1er décembre 2014. - Martin Bureau

L'agression avait été commentée jusqu'au plus haut sommet de l'Etat tant elle avait été violente et sidérante. Six ans après les faits, un homme vient d'être interpellé en Algérie après avoir été jugé et condamné en France, en son absence, pour avoir séquestré et frappé un jeune couple à son domicile à Créteil en décembre 2014, a appris BFMTV.com de source judiciaire confirmant les informations du Parisien.

Le 1er décembre 2014, Laurine et Jonathan se trouvent au domicile des parents de ce dernier dans le quartier du Port à Créteil, dans le Val-de-Marne. On sonne à la porte. La jeune fille, alors âgée de 19 ans, ouvre. Trois hommes cagoulés et armés entrent. Ils ligotent les deux jeunes gens, les bâillonnent et fouillent l'appartement à la recherche de liquide.

Condamné en son absence

"Les juifs, ça met pas l'argent à la banque", dit-on aux deux victimes à qui on essaie de faire livrer des cachettes imaginées. Pendant une heure, le couple vit un véritable calvaire. La jeune fille est violée par l'un de ses agresseurs. Un autre place le canon d'une arme dans la bouche du jeune homme. Alors ligoté au sol, on lui jette dans le dos des couteaux "pour ses frères en Palestine", lui dira son bourreau.

Houssame Hatri est reconnu coupable de ces faits le 6 juillet 2018 lors d'un procès par la cour d'assises du Val-de-Marne. L'homme est en fuite, il est jugé en son absence. Les deux autres agresseurs, dont l'auteur du viol, sont condamnés à 8 et 13 ans de prison. Deux autres complices écopent de 5 et 6 ans de prison.

Jugé en Algérie

La cour d'assises du Val-de-Marne maintient également le mandat d'arrêt délivré à l'encontre d'Houssame Hatri par le juge d'instruction en 2016. Les enquêteurs ont repris récemment leurs investigations qui les ont conduits jusqu'en Algérie où l'homme, franco-algérien aujourd'hui âgé de 24 ans, a été interpellé le 23 juillet dernier.

L'Algérie, comme la France, n'extrade pas ses ressortissants. Si l'homme ne fait aucun recourt, il pourrait purger sa peine dans une prison algérienne. L'Algérie accepte également de juger ses nationaux pour des crimes commis en France. C'est Paris qui devrait en faire la demande, transférer le dossier d'instruction - qui pèse 5 tonnes - avant qu'un procès ne soit envisagé.

Article original publié sur BFMTV.com