"Nous sommes tous des agents de la brigade des mœurs"
"Paradoxe. Nous combattons les intégrismes religieux et leur hostilité à la sacro-sainte liberté d’expression. En même temps, nous nous soumettons chaque jour davantage aux interdits d’une religion tatillonne, d’autant plus influente qu’elle ne dit pas son nom, mais dont le catéchisme est désormais inculqué par tous les moyens de diffusion." L'analyse du médiologue Paul Soriano.
Natacha Polony ne s’y est pas trompée, parlant de " bigoterie ", de ce qui " nous est sacré " et encore de " posture religieuse qui impose à autrui les limites du Bien et du Mal " ; cela à propos d’un dessin de Gorce dans Le Monde. Car si nous opposons aux " intégristes " le droit et même le devoir (Caroline Fourest) de blasphémer, nous pourchassons en même temps et tous azimuts blasphémateurs et sacrilèges… D’où un autre paradoxe : alors que les humoristes et autres amuseurs sont devenus les agents d’une rhétorique de la dérision dont la plupart des médias sont friands, on tend " à interdire tout humour portant de près ou de loin sur une situation ayant pu entraîner une souffrance. " (N. Polony, ibid). On peut rire de tout à condition de ne plus rire du tout ? On reconnaît là la logique de la novlangue orwellienne (" la liberté d’expression c’est la censure "), dont la " mise au point sur le départ de Xavier Gorce " publiée par le directeur de la rédaction du Monde est une saisissante illustration.Jamais, à vrai dire, il n’a été interdit d’interdire, ni en France ni ailleurs. Régis Debray...
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