Agent municipal tué à Grenoble: l'avocat de la famille dénonce "l'indignité" des récupérations politiques

L'émotion reste vive à Grenoble, où Lilian Dejean, agent municipal, a été tué par balles, dimanche 8 septembre en voulant empêcher le suspect de prendre la fuite après avoir causé un accident en percutant une autre voiture.

Alors que le drame a beaucoup fait réagir, l'avocat de la famille de l'employé municipal s'est indigné, ce jeudi 12 septembre sur France Bleu Isère, des récupérations politiques que l'affaire inspire.

"Ça me désole (...) Il faut atteindre un certain niveau d'indignité pour récupérer des drames humains comme ceux-là", a fustigé Me Romain Ruiz.

L'affaire a en effet été beaucoup discuté dans la sphère politique, allant même jusqu'à créer des tensions entre le maire de Grenoble Éric Piolle (Les Écologistes) et certains élus comme le maire de Nice Christian Estrosi ou encore le député Ensemble pour la République Karl Olive. Il a notamment été reproché à l'édile de ne pas faire assez sur le plan sécuritaire.

Le suspect en cavale

À l'inverse, le conseil a souligné la "dignité" de la famille, qui "essaye de faire front". "Aujourd'hui, cette famille digère (...) C'est la place au deuil, à la peine. La question judiciaire viendra dans un second temps", a-t-il ajouté, alors que le suspect est toujours en cavale et activement recherché.

Le meurtrier présumé est âgé de 25 ans. Une pièce d'identité au nom du suspect avait été retrouvée dans l'Audi RS3 de location immatriculée en Pologne, à l'origine de l'accident. Elle a permis aux enquêteurs de l'identifier comme étant le loueur du véhicule.

Le suspect est connu de la justice notamment pour "vols, violences et trafic de stupéfiants", et pour avoir roué de coups, avec cinq codétenus, un autre prisonnier à la maison d'arrêt de Varces, en Isère, en juin 2023.

Jugé en août 2023 pour ces violences, il avait écopé d'une peine de quatre mois de prison assortie d'une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. Une semaine après son retour en prison, il était impliqué dans de nouvelles violences pour lesquelles il devait être jugé le 3 octobre prochain.

"Une volonté de comprendre"

Aujourd'hui, "ce n'est pas la colère (qui domine chez la famille, NDLR), c'est plus une volonté de comprendre", a affirmé Me Romain Ruiz. Mercredi 10 septembre, le parquet de Grenoble a ouvert une information judiciaire pour le meurtre de Lilian Dejean.

Ce qui va permettre "à la famille d'en savoir plus, de se constituer partie civile et d'avoir donc accès au dossier, de pouvoir également intervenir par la voie de demandes formulées à un juge d'instruction", a expliqué l'avocat.

Article original publié sur BFMTV.com