Afghans et Américains signent l'accord de sécurité

Soldat américain sur les lieux d'un attentat à Kaboul. Les représentants de l'Afghanistan et des Etats-Unis ont signé mardi un accord bilatéral de sécurité permettant à l'armée américaine de rester dans ce pays au-delà de 2014. /Photo prise le 16 septembre 2014/REUTERS/Omar Sobhani

KABOUL (Reuters) - Les représentants de l'Afghanistan et des Etats-Unis ont signé mardi un accord bilatéral de sécurité permettant à l'armée américaine de rester dans ce pays au-delà de 2014. Le conseiller national afghan à la sécurité, Hanif Atmar, et l'ambassadeur des Etats-Unis à Kaboul, James Cunningham, ont signé cet accord au lendemain de l'investiture du président Ashraf Ghani, lors d'une cérémonie au palais présidentiel retransmise à la télévision. L'accord, auquel le prédécesseur d'Ashraf Ghani, Hamid Karzaï, s'était longtemps opposé, autorise 12.000 soldats étrangers à rester sur le sol afghan pour aider et former les forces de sécurité afghanes, à l'expiration officielle du mandat de la mission de la force internationale fin 2014. Faute d'accord, les Etats-Unis auraient retiré la totalité de leurs troupes d'Afghanistan, où ils sont présents depuis l'intervention militaire de l'automne 2001 contre le régime taliban alors au pouvoir. "En tant que pays indépendant soucieux de l'intérêt national, nous avons signé cet accord en faveur de la stabilité et de la prospérité de notre peuple, de la stabilité de la région et du monde entier", a déclaré le président Ghani à l'issue de la cérémonie. La force internationale qui restera en Afghanistan devrait être notamment composée de 9.800 soldats américains, le reste des effectifs étant fourni par d'autres pays de l'Otan. Pour les insurgés taliban, la signature de cet accord de sécurité relève d'un "sinistre complot". "Les Américains cherchent aujourd'hui à préparer un autre combat, perfide et très dangereux (...) Avec tous leurs artifices et toutes leurs tromperies, ils veulent berner le peuple. Ils croient que le peuple afghan n'est pas conscient de leurs conspirations et des buts sinistres qu'ils recherchent", écrivent les taliban dans un courriel envoyé aux médias. Dans son discours d'investiture, Ashraf Ghani a appelé lundi les taliban et les autres insurgés à prendre part à des négociations pour en finir avec les violences, qui font des milliers de morts chaque année à travers le pays. "La sécurité est l'aspiration numéro un de notre peuple, nous sommes las de cette guerre. J'appelle les taliban et le (groupe insurgé) Hezb-i-Islami à se préparer à des négociations politiques", a dit le nouveau chef de l'Etat. Quelques minutes à peine avant sa prestation de serment, un kamikaze avait fait exploser sa charge devant un barrage à proximité de l'aéroport, faisant sept morts. (Kay Johnson avec Jessica Donati; Danielle Rouquié et Guy Kerivel pour le service français)