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En Afghanistan, les talibans mettent les élections en joue

Un employé prend une photo d'un Afghan afin d'éditer sa carte électorale, à Hérat en mars.

Le premier tour de la présidentielle, samedi, se déroule dans un climat instable, entre attentats sanglants et crainte de fraude.

C’est la seule certitude du premier tour du scrutin présidentiel de ce samedi : Hamid Karzaï, interdit de briguer un troisième mandat, ne sera pas réélu. Le reste, du taux de participation au niveau de violence, n’est qu’incertitude. Les talibans, qui ne soutiennent aucun des huit candidats en lice, ont dénoncé dès le mois dernier une élection «fantoche» et un «jeu de dupes». Ils n’ont pas seulement appelé au boycott, mais ont demandé à tous leurs partisans de perturber le scrutin et de viser ceux qui l’organisent. Ils ont été entendus.

Depuis fin mars, les attentats se succèdent. Des postes de police ont été attaqués par des kamikazes à Jalalabad, la grande ville de l’est, des bureaux de la commission électorale ont été pris pour cible - deux fois pour la seule ville de Kaboul - et des convois de candidats ont été mitraillés. «On est très inquiets au vu de ces violences préélectorales», confie à Libération Jandad Spinghar, directeur exécutif de la Fondation afghane pour des élections libres et transparentes (Fefa).

Pour décrédibiliser ce scrutin déterminant, les insurgés ont aussi décidé de s’en prendre aux civils étrangers. Rien qu’à Kaboul, en trois semaines, un journaliste de la radio publique suédoise a été assassiné d’une balle dans la tête et une maison où vivaient des étrangers a été attaquée par un commando. Mais l’action la plus spectaculaire a été le meurtre de neuf personnes dont cinq étrangers dans l’enceinte de l’hôtel Serena, l’établissement de luxe qui accueille les délégations étrangères de passage. Un observateur électoral paraguayen de l’Institut national démocratique (NDI), une mission américaine d’observation, a été tué. L’organisation, sous le choc, a décidé de suspendre son travail, suivie par les observateurs européens de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

«Fraude».«C’est un mauvais (...)

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