Afghanistan: Pas de date pour la réduction des effectifs américains

Aucune date n'a été fixée pour le retrait partiel du contingent américain en Afghanistan, a confirmé mercredi un représentant des Taliban, selon lequel les négociations sur ce point se poursuivent. /Photo d'archives/REUTERS/Jonathan Ernst

MOSCOU (Reuters) - Aucune date n'a été fixée pour le retrait partiel du contingent américain en Afghanistan, a confirmé mercredi un représentant des Taliban, selon lequel les négociations sur ce point se poursuivent.

L'agence de presse russe Ria, citant Abdul Salam Hanafi, un délégué de la milice islamiste venu assister à Moscou à des discussions avec l'opposition afghane, avait auparavant annoncé que les Etats-Unis proposaient de réduire leurs effectifs de moitié d'ici la fin avril. L'intéressé a ensuite nié avoir tenu de tels propos.

"Jusqu'à présent, nous ne nous sommes pas entendus", a-t-il rectifié. Interrogé sur l'échéance évoquée par Ria, il a ajouté : "C'est notre souhait, notre demande (...) Nous demandons le retrait des forces étrangères le plus tôt possible."

Selon l'ancien président afghan Hamid Karzaï, qui faisait partie de la délégation de l'opposition envoyée à Moscou, le retrait de toutes les forces étrangères a pratiquement fait consensus. "C'était très satisfaisant", a-t-il commenté.

A Washington, un porte-parole du département d'Etat a également assuré qu'aucun calendrier de retrait des forces américaines n'avait été fixé dans le cadre des discussions menées le mois dernier par l'émissaire américain Zalmay Khalilzad.

Le chef de la délégation talibane à Moscou s'est félicité du succès de ces négociations.

Zalmay Khalilzad a annoncé fin janvier être parvenu à un projet d'accord-cadre avec la milice islamiste, à l'issue de six jours de discussions au Qatar.

Tenu à l'écart des discussions de Moscou, le gouvernement afghan a dénoncé une trahison des principes démocratiques et des intérêts de l'Afghanistan.

Deux membres de l'administration américaine ont annoncé fin décembre, à la surprise générale, que Donald Trump envisageait de rapatrier à brève échéance au moins 5.000 des 14.000 militaires américains présents en Afghanistan.

"SOLUTION POLITIQUE"

Dans son discours sur l'état de l'Union, Donald Trump a déclaré mardi que son gouvernement avait accéléré les discussions en vue de parvenir à un règlement politique en Afghanistan. Il a évoqué une possible réduction du contingent américaine en fonction de l'évolution des pourparlers.

"Les grandes nations ne mènent pas des guerres sans fin (...) Grâce à la bravoure (des soldats américains), nous pouvons aujourd'hui envisager une solution politique à ce long et sanglant conflit", a dit le président américain, qualifiant de "constructives" les discussions menées avec les différents groupes afghans, dont les taliban.

"En fonction des progrès dans ces négociations, nous serons en mesure de réduire notre présence militaire et de nous consacrer au contre-terrorisme. Et nous nous consacrerons vraiment au contre-terrorisme", a souligné Donald Trump.

"Nous ne savons pas si nous parviendrons à un accord mais nous savons bien qu'après deux décennies de guerre, le temps est venu, pour le moins, d'essayer de faire la paix."

(Maria Tsvetkova, avec Susan Heavey et Patricia Zingerle à Washington et Abdul Qadir Sediqi à Kaboul; Jean-Stéphane Brosse, Guy Kerivel et Jean-Phillippe Lefief pour le service français édité par Henri-Pierre André)