Afghanistan: le chef de l'ONU demande aux talibans de reconnaître les droits fondamentaux des femmes

Un combattant taliban monte la garde devant des femmes qui attendent pour une distribution d'argent organisée par le Programme alimentaire mondial, à Kaboul le 29 novembre 2021 - Hector RETAMAL © 2019 AFP
Un combattant taliban monte la garde devant des femmes qui attendent pour une distribution d'argent organisée par le Programme alimentaire mondial, à Kaboul le 29 novembre 2021 - Hector RETAMAL © 2019 AFP

Les talibans doivent reconnaître "les droits humains fondamentaux des femmes et des filles" et la communauté internationale doit libérer des fonds afghans gelés pour empêcher que des familles ne vendent leurs bébés pour acheter de la nourriture, a affirmé mercredi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"Nous exhortons les talibans à saisir ce moment et à gagner la confiance et la bonne volonté de la communauté internationale en reconnaissant, et en défendant, les droits humains fondamentaux qui appartiennent à chaque fille et femme", a-t-il dit lors d'une réunion du Conseil de sécurité.

"Je suis profondément préoccupé par les récentes informations faisant état d'arrestations arbitraires et d'enlèvements de militantes" et "je demande fermement leur libération", a ajouté le chef de l'ONU.

1,2 milliard de dollars bientôt débloqués?

En parallèle, Antonio Guterres a réclamé à "la communauté internationale de renforcer son soutien au peuple afghan", notamment en libérant des fonds gelés à Washington, par la Banque mondiale et les États-Unis, alors que "l'Afghanistan est sur le fil du rasoir". "Plus de la moitié des Afghans sont confrontés à des niveaux extrêmes de faim" et "certaines familles vendent leurs bébés pour acheter de la nourriture", a-t-il affirmé.

"Nous devons relancer l'économie afghane avec davantage de liquidités", a fait valoir le secrétaire général, en réclamant à la Banque mondiale de "débloquer urgemment 1,2 milliard de dollars" d'un fonds qu'elle gère pour la reconstruction de l'Afghanistan et qui a été gelé depuis l'arrivée au pouvoir des talibans en août.

"Un exode massif"

"Sans action, des vies seront perdues, et le désespoir et l'extrémisme augmenteront", tandis qu'un "effondrement de l'économie afghane pourrait entraîner un exode massif de personnes fuyant le pays", a-t-il averti.

Présidée par le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Store, dont le pays dirige le Conseil de sécurité en janvier, la session de ses 15 membres mercredi vise à préciser les contours du mandat de la mission politique de l'ONU en Afghanistan. Celui-ci arrive à échéance le 17 mars et doit être revu en profondeur pour tenir compte du retour au pouvoir des talibans.

Article original publié sur BFMTV.com