Affaire Yann Moix : qui a dit quoi ?

L’affaire Yann Moix a tout du feuilleton. Depuis plusieurs semaines, l’écrivain se retrouve au coeur de l’actualité. Il accuse ses parents de violences, mais son petit frère l’affirme : c’est l’ancien polémiste d’On n’est pas couché qui le frappait au quotidien. Désormais, la grand-mère des deux hommes s’en mêle à son tour. Le résultat ? Un imbroglio de déclarations qui se suivent et se contredisent.

PARIS, FRANCE - DECEMBER 11:  Writer/TV chronicler Yann Moix attends Technikart Magazine Cocktail at Serpent A Plume on December 11, 2018 in Paris, France.  (Photo by Foc Kan/Getty Images)
PARIS, FRANCE - DECEMBER 11: Writer/TV chronicler Yann Moix attends Technikart Magazine Cocktail at Serpent A Plume on December 11, 2018 in Paris, France. (Photo by Foc Kan/Getty Images)

Les prémices de la guerre familiale chez les Moix ne datent pas d'hier. L'auteur et chroniqueur ne s'en est jamais caché : il n'est plus en contact avec la majorité de ses proches. En froid avec son frère, il a raconté à plus d'une reprise son passé d'enfant battu. Dans une interview accordée au magazine Marie Claire, en janvier 2019, il racontait notamment : "Je me faisais frapper avec des rallonges électriques, j’avais le dos lacéré." Des coups portés par son père, mais orchestrés par sa mère selon le principal intéressé : "Ça se passait de la manière suivante : des faits relatés et exagérés au téléphone par ma mère, qui faisaient que mon père moulinait toute la journée sur son lieu de travail et le soir, je prenais."

Le père de Yann Moix dément être un homme violent

Ces propos, ces accusations de maltraitance, l'écrivain les a réitérées dans son dernier ouvrage, Orléans. La goutte de trop pour son père, qui décide à son tour de prendre la parole dans les médias, bien décidé à laver son honneur et à démentir les propos de son fils. Dans une interview accordée à La République du centre, il le clame : "Notre fils n'a jamais été battu", et plusieurs personnes pourraient selon lui en attester : "Sa maîtresse d’école, son médecin traitant ou son pédiatre... (...) Ils vous confirmeront que je ne suis pas un bourreau. S’il y avait bien eu maltraitance, il y aurait forcément eu quelqu’un pour le remarquer, et alerter les services sociaux."

Conséquence : les Moix demandent la modification du livre de leur fils : "Leur souhait, c'est de voir leur vérité rétablie, leur voix être entendue. Et pour cela, il y a une voie simple qui consiste à insérer un communiqué dans le livre, qui ne passe donc pas par une mesure de censure", a expliqué Emmanuel Pierrat, l'avocat de la famille de Yann Moix à l'antenne d'Europe 1.

Les accusations d'Alexandre Moix

L'affaire aurait pu en rester là, avec un homme qui accuse ses parents, et ses derniers qui se défendent. Mais le témoignage du petit frère de Yann Moix, Alexandre, a pesé lourd dans la balance. Ce dernier a lui aussi pris la parole à plusieurs reprises pour évoquer les sévices qu'il subissait. Non pas de la part de leur père, toutefois, mais de la part de son frère. Dans une lettre ouverte publiée par le Parisien, il accuse son frère, "ce bourreau". "Dans sa vie, mon frère n'a que deux obsessions : obtenir le Prix Goncourt et m'annihiler. Me nier, m'éliminer, me rayer de la carte. Par tous les moyens. Physiquement ou moralement." Il évoque les tentatives de défenestration, les poursuites dans la maison un couteau à la main, sa propre main coincée dans le volet au point de le faire vomir de douleur. Un témoignage dur, qui a révolté l'opinion publique. "J'ai subi 20 ans durant des sévices et des humiliations d'une rare violence de sa part. Ceux-là mêmes qu'il décrit dans son roman, en les prêtant à nos parents."

Très vite, Yann Moix a pris la parole pour descendre son frère, dans les colonnes de L'Express : "Mon frère a toujours été une balance. Mon père me frappait à coups de poing et de fil électrique sur une seule remarque, un seul caprice, une seule plainte émanant de lui. Il a toujours tout raté, a toujours souhaité être moi." Pourtant, plus tard, sur le plateau d'On n'est pas couché, il n'a pas hésité à qualifier ce dernier de "victime" : "Je ne lui en veux de rien, je considère qu'il est une victime, manipulée et orchestrée par des pervers. Je pense que la place de mes parents est en prison." Un avis tout sauf partagé par ce dernier, qui a affirmé dans un droit de réponse : "Mes opinions, ma vie, tout lui est étranger et c'est très bien ainsi. Compte tenu de la gravité de cette affaire, il ne se saurait y avoir d’arrangements avec la vérité."

La grand-mère de Yann Moix s’en mêle

Alors que l’on pensait que tous les membres de la famille de Yann Moix étaient contre lui, cela ne semble pas être tout à fait le cas. Ce mardi 24 septembre, sa grand-mère a pris la parole avec un objectif : prendre la défense de son petit-fils. Dans son interview, publiée sur le site de Paris Match et diffusée sur Touche pas à mon poste, cette dernière l’affirme : "Il a toujours été rabaissé, humilié. Il était toujours puni alors qu’il ne le méritait pas. Et son frère, étant tout petit, l’embêtait tout le temps. C’était toujours inversé. On prenait Yann en défaut alors que c’était Alexandre qui embêtait Yann." Pour elle, l'auteur était un enfant "adorable" et "affectueux", bien loin du portrait de monstre dressé par son frère.

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