Affaire Wildenstein : vices de fonds et de forme

Le marchand d'art franco-américain Guy Wildenstein et son avocat, Hervé Temime, le 4 janvier à Paris.

Le procès des marchands de tableaux s'est achevé jeudi sur une interrogation : seront-ils condamnés pour fraude fiscale ou relaxés pour pataquès procédural ?

On n’a pas fini d’entendre parler de l’affaire Wildenstein. Le procès de cette dynastie de marchands de tableaux, adepte de flux offshore, s’est achevé jeudi, le jugement sera rendu le 12 janvier. Mais l’imbroglio juridico-fiscal est tel qu’il ne sera pas soldé avant de nombreuses années – en appel, cassation, devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH)… Le procès en première instance, devant le tribunal correctionnel de Paris, aura au moins eu le mérite de déblayer le terrain.

A l’audience, le parquet national financier (PNF) a sorti l’artillerie lourde, requérant deux ans de prison ferme contre Guy Wildenstein, ultime chef de clan, un an ferme contre deux avocats fiscalistes et de lourdes peines d’amende contre deux autres banquiers. Justifiant ainsi l’adage selon lequel il n’y a pas de blanchiment (de fraude fiscale, en l’espèce) sans le concours d’avocats ou de banquiers. La représentante du PNF, Monica d’Onofrio, a surtout délivré une leçon de morale : «C’est une honte ! Cette fortune apatride, elle est déclarée où ? Nulle part. Vous pensez que c’est une niche fiscale mondiale ?» L’accusation étrille à l’occasion Daniel et Alec Wildenstein (décédés en 2001 et 2008), touristes de la mondialisation financière et fiscale, ne revenant en France que pour s’y faire soigner avant de mourir, aux frais du contribuable hexagonal : «Ces impressionnistes qui se sentent américains ou suisses mais qui profitent de ce que leur pays, la France, ses hôpitaux, a de plus beau sans lui donner l’impôt dû.» Bref, l’affaire Wildenstein serait la «fraude fiscale la plus longue et la plus sophistiquée de la Ve République.» Tirade admirable à laquelle Libération souscrit entièrement, nonobstant quelques pataquès de procédure.

Smala

La défense ayant la parole en dernier, elle a fait feu de tout bois, multipliant les (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Elections dans les TPE : un scrutin aux enjeux nationaux
Elections dans les TPE : «Tant que j’ai un travail, je me tais»
Profession libéraux
Rodolphe Schwartz, «faux porte-parole» du mouvement des policiers en colère
Bernard Tapie met son grain de sel dans la présidentielle