Affaire Vecchi: début de l'audience devant la cour d'appel de Lyon

La cour d'appel de Lyon a débuté vendredi l'examen de la validité du mandat d'arrêt européen délivré par l'Italie à l'encontre de Vincenzo Vecchi, militant altermondialiste réfugié en France après sa lourde condamnation pour violences lors du sommet du G8 à Gênes en 2001.

Après celles de Rennes en 2019 et d'Angers en 2020, qui ont rejeté la demande italienne, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon est la troisième à se pencher sur ce dossier sensible.

"Je refuse d'être remis aux autorités italiennes", a déclaré M. Vecchi à l'ouverture de l'audience, vendredi vers 13H00.

Rassemblées devant le palais de justice, environ 120 personnes ont dénoncé, avant l'audience, le caractère "politique" du mandat d'arrêt délivré par Rome en 2016. Le mandat avait conduit à l'interpellation de M. Vecchi en août 2019 dans le Morbihan, où il réside et travaille.

Un bus rempli des soutiens de M. Vecchi, avec 25 personnes à son bord, dont son père, est arrivé vendredi matin de Milan. Les manifestants ont déployé plusieurs banderoles sur le bâtiment de la cour d'assises.

"Je suis là par solidarité, pour l'espoir, et que tout ceci se finisse comme ça doit finir", a réagi Giuseppe Vecchi.

Ils chantaient "Vicenzo le galérien": "Il n'a pas tué, pas volé, mais il a manifesté".

"On défend notre camarade Vincenzo, mais aussi, à travers lui, tous les citoyens européens qui peuvent se retrouver condamnés pour avoir manifesté, en vertu d'un jugement inique", a dit Laurence Petit, une des porte-parole du comité de soutien.

La cour d'appel d'Angers avait justifié en substance sa décision par le fait que l'incrimination de "dévastation et pillage", créée sous Mussolini et pour laquelle il avait été condamné définitivement à dix ans de prison en Italie, n'avait pas d'équivalent en France.

L'infraction permet de réprimer de huit à quinze ans de réclusion pour "complicité" la participation à un trouble majeur à l'ordre public par un simple "concours moral".

Après un nouvel appel du parquet général, la Cour de cassation avait pris avis auprès de la Cour de justice de l'Union européenne. Celle-ci, en mars 2022, avait indiqué qu'il n'était pas exigé de "correspondance parfaite" et que la France ne pouvait pas s'opposer à l'extradition. La Cour de cassation avait alors renvoyé l'affaire à la cour d'appel de Lyon.

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