Affaire Théo: le juge a terminé son enquête
Un procès pourrait se tenir dans les prochains mois. Le juge d'instruction en charge de l'enquête sur l'affaire Théo, du nom de ce jeune homme blessé grièvement lors d'une intervention policière à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, en 2017, est sur le point de clôturer le dossier, a appris BFMTV de sources concordantes confirmant une information de RTL.
Le juge qui enquête sur l'intervention policière au cours de laquelle Théo, 22 ans, a reçu un coup de matraque dans la zone rectale, ne souhaite plus demander d'actes d'enquête, estimant être arrivé au bout de son instruction. Les différentes parties peuvent toutefois demander que de nouvelles investigations soient menées si elles les estiment nécessaires.
Un procès pour viol?
Le magistrat va attendre désormais les réquisitions du procureur qui peut, ou non, réclamer un procès pour les quatre policiers mis en examen ou pour seulement certains d'entre eux. Une fois ce réquisitoire en main, le juge d'instruction pourra statuer sur la tenue d'un procès.
De nombreuses inconnues demeurent, à commencer par les qualifications qui seront retenues si le juge renvoie les policiers devant un tribunal. L'un des quatre policiers a en effet été mis en examen pour viol, une question juridique débattue depuis le début dans cette affaire. Il pourrait toutefois être renvoyé devant la cour d'assises pour violences ayant entraîné une infirmité permanente. Un crime puni de 15 ans de prison.
Infirmité permanente
Des médecins ont établi que le jeune homme ne souffrait "d'aucun antécédent". Les lésions que Théo présente au niveau de la zone rectale "sont donc en relation certaine et direct" avec son interpellation musclée. Depuis cette interpellation, il souffre d'incontinence qui nécessitera une prise en charge à vie, selon un rapport d'expertise.
Les policiers ont toujours nié avoir fait ce geste de manière volontaire. Deux expertises médicales ont remis en partie en cause la qualification de viol. Elles confirment toutefois l’hypothèse selon laquelle le geste de porter ce coup violent était intentionnel de la part du policier, mais que son intention n’était pas que la matraque finisse dans le corps de Théo.