Affaire Sofiane Bennacer : Valeria Bruni-Tedeschi dénonce « un lynchage médiatique »

La réalisatrice Valeria Bruni Tedeschi et l’acteur Sofiane Bennacer lors de la conférence de presse du film « Les Amandiers », lors de la 75e édition du Festival de Cannes, le 23 mai 2022.
STEFANO RELLANDINI / AFP La réalisatrice Valeria Bruni Tedeschi et l’acteur Sofiane Bennacer lors de la conférence de presse du film « Les Amandiers », lors de la 75e édition du Festival de Cannes, le 23 mai 2022.

CINÉMA - À la suite des révélations du journal Libération, la réalisatrice des Amandiers Valeria Bruni-Tedeschi a tenu à répondre ce vendredi 25 novembre aux accusations de viol portées contre l’acteur Sofiane Bennacer, qui figure au casting de son film. La sœur de la réalisatrice, Carla Bruni, a également choisi de prendre position dans cette affaire qui secoue le cinéma français.

L’acteur, qui incarne Étienne dans le film, a été mis en examen pour des faits de viol et de violence sur plusieurs anciennes compagnes. Et dans sa première prise de parole depuis les révélations de Libération ce vendredi, l’actrice césarisée en 1994 pour Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel tient à dénoncer un phénomène de « lynchage médiatique ».

« À ce jour, tout le monde sait qu’il n’a pas été jugé, et un tel procédé relève, selon moi, d’un pur lynchage médiatique, procédé très éloigné d’une volonté d’informer de façon objective et impartiale », tacle la réalisatrice dans un communiqué. Qui est d’ailleurs présentée par plusieurs titres de presse, dont Libération, comme la « compagne » de l’acteur de 25 ans.

« Mes producteurs ont exprimé des craintes et des réticences, mais je leur ai indiqué que ces rumeurs ne m’arrêtaient pas et que je ne pouvais pas envisager de faire le film sans lui », poursuit Valeria Bruni-Tedeschi, qui reconnaît avoir eu « connaissance du fait qu’une plainte avait été déposée » contre son acteur.

Producteur du film Les Amandiers, Patrick Sobelman avait toutefois assuré ce vendredi que la production ne savait rien de ces faits avant d’engager l’acteur Sofiane Bennacer. Valeria Bruni-Tedeschi ajoute qu’elle est « indignée qu’un journal comme Libération puisse piétiner à ce point la présomption d’innocence ».

Un point de vue partagé donc par sa sœur, Carla Bruni.

« Je regrette de t’avoir lu Libération »

En réaction aux témoignages regroupés par Libération, la mannequin et artiste s’est permis une déclaration sur son compte Instagram. Le but ? Afficher son « soutien total et absolu » à sa sœur et poursuivre les critiques contre le titre de presse français, coupable selon Carla Bruni, de ne pas partir du présupposé de l’innocence du jeune homme.

« L’un des fondements de notre démocratie est la présomption d’innocence. Sans la présomption d’innocence, toute justice est aléatoire, discutable, possiblement corrompue. Cela fait bien 40 ans que Libé nous donne des leçons de morale, mais visiblement la présomption d’innocence lui est tout à fait étrangère », lâche l’ancienne Première dame.

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Et si elle se dit « solidaire de toutes les femmes par principe », elle regrette cependant la démarche du journal. « Condamner à la Une d’un journal, de nos jours, c’est condamner tout court. C’est crucifier quelqu’un, sans même savoir ce qu’il en est vraiment. C’est bafouer l’un des fondements de nos démocraties. »

La chanteuse de 54 ans s’engage ensuite dans une longue diatribe contre Libé, qu’elle dit « regretter d’avoir lu ». Elle qualifie ainsi le journal d’« enseigne vide, un pauvre reste de gloire passée, une illusion. Tu devrais changer ton nom Libération : la liberté n’est plus ton affaire ».

« Je regrette de t’avoir acheté, je l’ai fait parce que je croyais que tu respectais l’humanité, je croyais naïvement que tu étais le journal qui défendait l’opprimé, l’inconnu, l’accidenté de la vie, celui qui est seul face à la meute, mais tu es tout le contraire : tu n’es qu’un pauvre organe de l’establishment que tu croyais combattre », écrit encore Carla Bruni, visiblement très remontée contre le quotidien.

Découverte du dernier film de Valeria Bruni-Tedeschi, Sofiane Bennacer a été retiré de la liste des révélations aux César dès mercredi. À l’heure actuelle, le comédien, qui clame toujours son innocence, fait l’objet de trois mises en examen différentes : une pour « violence sur conjoint », ainsi que deux autres pour des accusations de viol sur deux de ses anciennes compagnes. Et l’acteur est également impliqué dans une quatrième plainte : à nouveau pour des faits de viol, il a cette fois été placé sous le statut de témoin assisté.

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