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Affaire Skripal: Boris Johnson vise les alliés "corrompus" de Poutine

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a laissé entendre jeudi matin que les oligarques russes dont la fortune provient de leurs liens avec Vladimir Poutine pourraient être visés par la police britannique. /Photo prise le 14 mars 2018/REUTERS/Toby Melville

LONDRES (Reuters) - Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a laissé entendre jeudi matin que les oligarques russes dont la fortune provient de leurs liens avec Vladimir Poutine pourraient être visés par la police britannique.

Theresa May a affirmé mercredi que l'Etat russe était coupable de la tentative d'assassinat d'un ex-agent double russe dans le sud de l'Angleterre. La Première ministre a ordonné l'expulsion de 23 diplomates russes et la suspension des relations bilatérales avec Moscou en réponse à la tentative de meurtre contre Sergueï Skripal et sa fille Ioulia.

"Ce que les gens veulent voir, a expliqué Boris Johnson jeudi matin sur la BBC, c'est pour que certains de ces gens très riches qui sont directement associés à Vladimir Poutine, dont la richesse peut être attribuée à leurs relations avec Vladimir Poutine, la police soit en mesure de s'interroger sur cette richesse inexpliquée, qu'elle les traduise en justice pour leurs actes de corruption flagrante."

Il a par la suite précisé que l'Agence nationale contre la criminalité (NCA) et l'Unité de lutte contre les crimes économiques (ECU) enquêtaient sur plusieurs individus mais a refusé d'en donner les noms ou de préciser les bases juridiques de ces investigations.

Le secrétaire au Foreign Office a réaffirmé que les preuves d'une responsabilité de la Russie recueillies dans l'agression dont ont été victimes Skripal et sa fille le 4 mars à Salisbury, dans le sud de l'Angleterre, étaient "écrasantes".

Les Russes, a poursuivi Johnson, démentent être liés à cette attaque mais veulent dans le même temps que le monde entier sache qu'ils en sont les auteurs.

Cette attaque est donc un avertissement envoyé à ceux qui seraient tentés de s'opposer au pouvoir russe, a-t-il ajouté, une façon de dire "Voyez ce qui arrive aux gens qui s'opposent à ce régime".

Johnson a ajouté qu'un échantillon de la substance utilisée pour l'agression serait envoyé à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). D'après Londres, il s'agit de "Novitchok", un agent innervant développé au niveau militaire par l'Union soviétique dans les années 1970 et 1980.

(Estelle Shirbon; Henri-Pierre André pour le service français)