Affaire russe: L'avocate Vesselnitskaïa a défendu le FSB

L'avocate Natalia Vesselnitskaïa, qui a participé à la rencontre entre Donald Trump Jr et plusieurs ressortissants russes à la Trump Tower en juin 2016, a compté pendant des années le FSB, le service du renseignement russe, parmi ses clients. /Photo d'archives/REUTERS/Kommersant Photo/Yury Martyanov

MOSCOU (Reuters) - L'avocate Natalia Vesselnitskaïa, qui a participé à la rencontre entre Donald Trump Jr et plusieurs ressortissants russes à la Trump Tower en juin 2016, a compté pendant des années le FSB, le service du renseignement russe, parmi ses clients. Cette information est contenue dans des documents de la justice russe que Reuters a pu consulter. Ces documents montrent que la juriste a représenté entre 2005 et 2013 les intérêts du FSB dans un contentieux immmobilier portant sur une résidence haut de gamme privatisée après la chute de l'URSS en 1991 et située dans le nord-ouest de Moscou. Le Service fédéral de la sécurité, héritier du KGB, fut dirigé par Vladimir Poutine avant qu'il devienne chef de l'Etat le 31 décembre 1999. Les documents n'indiquent pas que Natalia Vesselnitskaïa était une employée du gouvernement russe ou des services de renseignement. Elle-même dément avoir des intérêts communs avec le Kremlin. Mais le fait qu'elle défende les intérêts du FSB dans une affaire judiciaire est de nature à soulever des questions dans la classe politique américaine. Dans cette affaire de l'ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine, de nouveaux éléments sont dévoilés sur un rythme quasiment quotidien, mettant à mal la position de Donald Trump qui soutient qu'il n'y a jamais eu de collusion entre son entourage et des officiels russes. L'affaire, qu'a plaidée Natalia Vesselnitskaïa pour le compte du FSB, remonte au moins à 2003. Mais Reuters n'a pas été en mesure de déterminer qui l'avait introduite en justice en première instance. Les documents du procès en appel montrent que le service fédéral des domaines russes, Rossimouchtchestvo, était partie prenante à l'affaire. Vesselnitskaïa et sa société "Kamerton Consulting" représentaient "l'unité militaire 55002" dans le contentieux immobilier, montrent les documents. Le gouvernement russe de l'époque affirmait que l'immeuble objet du litige avait été vendu illégalement à des compagnies privées après la chute de l'Union soviétique. L'affaire, particulièrement complexe, avait fait l'objet de deux pourvois en appel favorables aux entreprises privées détentrices des lieux que le FSB souhaitait récupérer. Le service de renseignement a pris possession du bâtiment à la mi-2008, expulsant la société Atos-Component qui s'y trouvait, a précisé un employé à Reuters. (Maria Tsvetkova, Jack Stubbs; Pierre Sérisier pour le service français)