Meurtre de Philippine: LR veut allonger la rétention des "clandestins dangereux", Bardella tacle une "justice irresponsable"
Les députés Les Républicains ont déposé jeudi une proposition de loi pour allonger nettement la durée de rétention des "étrangers clandestins dangereux" dans le contexte du meurtre de l'étudiante Philippine. Le patron du RN Jordan Bardella fustige une "justice irresponsable".
"La justice a été irresponsable, mais l'État a également failli (...) Combien faut il de drames pour que nos dirigeants politiques prennent conscience de ce qui est en train de se passer aujourd'hui dans le pays?" a lancé le président du Rassemblement national sur France 2.
Le suspect du meurtre de Philippine, tuée la semaine dernière à Paris est un Marocain de 22 ans déjà condamné pour viol, sous le coup d'une obligation de quitter le territoire, et qui venait d'être libéré de rétention.
"Le laxisme judiciaire a des conséquences dramatiques sur l'insécurité", a repris Jordan Bardella, donnant rendez-vous le 31 octobre à l'Assemblée nationale, pour l'examen d'une proposition de loi RN proposant de systématiser les expulsions d'étrangers majeurs définitivement condamnés pour un crime ou délit "puni d'une peine d'au moins trois ans d'emprisonnement".
"Nous considérons qu'à partir du moment où un étranger sur le sol français commet un crime ou un délit, il doit être immédiatement expulsé", a-t-il ajouté.
Les députés du groupe Droite républicaine, emmenés par Laurent Wauquiez, avaient déjà répliqué en annonçant un peu plus tôt le dépôt à l'Assemblée d'une proposition de loi "visant à mieux protéger la société des étrangers clandestins dangereux et à faciliter leur expulsion".
Ils proposent ainsi de porter "la durée maximale de rétention des immigrés en situation irrégulière à 135 jours au lieu des 90 prévus actuellement", voire à 210 jours "pour un étranger condamné pour un crime" - délai déjà appliqué aux auteurs d'actes terroristes.
Les députés de droite veulent également restreindre le rôle du juge qui doit valider chaque prolongation de placement en rétention, en supprimant "les obligations de justification jusqu'à 90 jours".
Passés ces 90 jours, ils veulent aussi retirer au juge la possibilité de remettre un étranger en liberté avant le délai maximum, tant que son pays d'origine n'a pas donné l'assurance de fournir "dans un délai bref" un laisser-passer consulaire permettant son expulsion.
L'homme suspecté d'avoir violé et tué Philippine était sorti du centre de rétention administrative de Metz le 3 septembre, quelques jours avant que le Maroc ne réponde positivement à la demande des autorités françaises.
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