Affaire Patrick Poivre d’Arvor : TF1 concède avoir « raté quelque chose » face à la commission de l’Assemblée

Patrick Poivre d’Arvor, ici à Paris, le 26 mars 2024.
STEPHANE DE SAKUTIN / AFP Patrick Poivre d’Arvor, ici à Paris, le 26 mars 2024.

TÉLÉVISION - La direction de TF1 a « forcément raté quelque chose » avec Patrick Poivre d’Arvor. Ces mots, sur l’ancien présentateur vedette de la chaîne mis en examen pour viol, émanent de Robert Namias, directeur de l’information entre 1996 et 2008.

Violences sexuelles au cinéma : « Il faut continuer » le travail, réclame Sandrine Rousseau

« Le contexte n’était pas le même » mais « malgré tout, on a raté quelque chose », a lâché ce jeudi 7 novembre l’ex-dirigeant devant la commission d’enquête sur les violences sexuelles dans le cinéma et l’audiovisuel de l’Assemblée nationale. « Nous n’imaginions pas un instant qu’il puisse y avoir de tels crimes commis à TF1 », a-t-il développé sous serment.

« C’est une énorme blessure qui s’est ouverte en novembre 2021 » lors des révélations sur ce dossier, a-t-il souligné, alors que certaines victimes estiment que la direction de TF1 a protégé son ancienne vedette.

PUBLICITÉ

Interrogé sur une visite par des policiers du bureau du présentateur dans la tour TF1, après une plainte pour viol déposée en juin 2005 et classée sans suite peu après, Robert Namias a récusé en avoir eu connaissance : « il n’y a aucune trace de cette visite ».

Révélée en octobre par Le Monde, cette plainte avait été déposée par Caroline Merlet, 29 ans à l’époque, qui était assistante pour le journal télévisé. « PPDA » avait alors été auditionné par la police judiciaire des Hauts-de-Seine.

Plus de 40 femmes ont témoigné contre « PPDA »

Il a aussi assuré ne pas se « souvenir » de signalements de harcèlement de la part de « Poivre ». Cependant, il a reconnu que « dans les années 80-90 voire 2000, on n’avait pas du tout la même approche de ces questions de harcèlement sexuel ».

La députée Estelle Youssouffa (groupe Liot), elle-même ex-journaliste à LCI, chaîne du même groupe, a elle affirmé devant la commission d’enquête que « le harcèlement (de “PPDA”) était parfaitement connu » par la direction.

PUBLICITÉ

Au total, plus de 40 femmes ont témoigné auprès de la justice contre l’ancien présentateur des JT d’Antenne 2 puis de TF1, âgé de 77 ans, qui conteste toujours les accusations de viols et d’agressions sexuelles.

Une première information judiciaire avait été ouverte en 2021 à Nanterre après une plainte avec constitution de partie civile de l’autrice Florence Porcel, qui accuse Patrick Poivre d’Arvor de l’avoir violée à deux reprises. L’ancien présentateur a été mis en examen en décembre 2023 pour l’un de ces viols.

« “Poivre” a présenté le journal pendant 20 ans » et « on parle de 70-80 » femmes l’accusant publiquement, dont peu de collaboratrices de la chaîne et pas toujours pour des agressions dans son bureau mais à l’extérieur de la chaîne, a relevé ce jeudi Robert Namias.

« Je n’ai jamais été informé de rien » et « si nous avions eu la moindre conviction, il aurait dû quitter l’entreprise immédiatement », a-t-il insisté.

À voir également sur Le HuffPost :

Jordan de Luxe témoigne du viol qu’il a subi dans « Ça commence aujourd’hui »

Meurtre de Philippine : le suspect Taha O. mis en examen pour meurtre et viol en récidive