Affaire Lydie Logé: retour sur le meurtre de la jeune femme de 29 ans après les aveux de Monique Olivier

18 décembre 1993, Saint-Christophe-le-Jajolet (Orne). Lydie Logé part faire ses emplettes de Noël. Comme beaucoup à cette période, la jeune femme de 29 ans, mère d’un petit garçon de sept ans, finalise ses achats à quelques jours du réveillon. Elle rentre un peu plus tard chez elle avec son sapin.

En début de soirée, aux alentours de 19 heures, Lydie Logé prend quelques nouvelles de ses proches. Elle appelle sa mère puis sa tante. Deux heures plus tard, son téléphone sonne. Lydie Logé ne répondra jamais à cet appel.

Le lendemain, son ex-mari se rend chez elle pour lui ramener leur garçon. C'est à son tour d'avoir la garde du petit. À son arrivée, la maison est fermée. La voiture de son ex-femme est pourtant bien dans le garage et les clés sur le contact. L'homme fait le tour de la propriété, en vain. Lydie Logé s'est volatilisée.

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Michel Leray, déjà maire de Saint-Christophe-le-Jajolet l'année de la disparition de la mère de famille, se souvient bien du couple qu'elle formait avec son ex-mari. "Ils travaillaient tous les deux, chacun de leur côté. Ils étaient très occupés", rapporte-t-il à BFMTV. "Ils avaient un petit garçon. C’était des gens qui étaient peu connus dans la commune."

Michel Fourniret passe aux aveux

L'enquête ouverte après la disparition de Lydie Logé piétine des années. De leur côté, les sœurs, la belle-sœur et les proches de la mère de famille se battent inlassablement pour que la vérité éclate et que jamais l'enquête ne se referme. Ils ne croient pas à la thèse d’un départ volontaire.

En 2016, les enquêteurs ont une nouvelle piste. Une piste terrible, celle de Michel Fourniret, l’ogre des Ardennes. Ils ont retrouvé un cheveu de Lydie Logé dans l'une des camionnettes du tueur en série.

En 2018, l'enquête est réouverte grâce à cet ADN. Un an plus tard, Michel Fourniret passe aux aveux. Il avoue le meurtre de Lydie Logé. Le tueur en série meurt en 2021 sans n'avoir jamais indiqué où se trouvait le corps de la mère de famille.

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Entendue, l’ex-femme du tueur en série, Monique Olivier, a toujours nié sa participation, bien que mise en examen pour complicité dans ce dossier. Mais une trentaine d’années plus tard, elle avoue avoir joué un rôle dans l’enlèvement et le meurtre de la mère de famille, a révélé BFMTV ce lundi 20 janvier, confirmant une information de RTL.

Selon une source proche de l’enquête à BFMTV, Monique Olivier a reconnu être bien présente et avoir assisté à la tentative de viol sur la jeune femme puis à son meurtre par Michel Fourniret.

Le jour de l'enlèvement de Lydie Logé, Monique Olivier "était présente dans le camion semble-t-il", a déclaré Me Richard Delgenes, son avocat, lors d'un point presse organisé à proximité du domicile de Lydie Logé, ce mardi 21 janvier.

Incarcérée ces derniers jours au centre pénitentiaire de Caen, l'ex-femme de Fourniret a, en effet, été transportée sur différents lieux dans l'Orne. D'abord dans le centre-ville d'Argentan, une commune située à une dizaine de kilomètres de Saint-Christophe-le-Jajolet, puis sur un parking d'un centre commercial en périphérie de la ville.

"Pouvoir connaître la vérité"

Ces trajets correspondent aux derniers instants de vie de Lydie Logé, a appris BFMTV d'une source proche de l'enquête. Le jour de sa disparition, en décembre 1993, la mère de famille avait fait ses achats de Noël dans ces magasins.

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En fin de journée, Monique Olivier a été emmenée dans le pavillon de Lydie Logé. "Elle a un certain nombre de souvenirs sur la haie, la maison", a déclaré son avocat. Ce transport sur les lieux a un seul grand objectif: "retrouver le corps de Lydie Logé 30 ans plus tard", a conclu l'avocat.

"La famille de la victime espère pouvoir connaître la vérité", avait de son côté indiqué Me Corinne Herrmann, l'avocate de la famille. "C'est important de retrouver le corps de Lydie Logé, de comprendre et cerner ce qu'il s'est passé. Trente ans après, ce n'est jamais trop tard."

Article original publié sur BFMTV.com