Affaire Jubillar: une ferme au cœur des investigations

La zone de la ferme va être fouillée par les enquêteurs pendant plusieurs jours. - BFMTV
La zone de la ferme va être fouillée par les enquêteurs pendant plusieurs jours. - BFMTV

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Une installation de 200 m² partie en fumée au mois d'avril dernier. Comment cette ferme, détruite par un incendie dont on ne connaît pas l'origine, peut se retrouver aujourd'hui au coeur de l'un des dossiers criminels les plus mystérieux, l'affaire Jubillar? Des fouilles sont à nouveau organisées dans cette zone située à quelques minutes en voiture du domicile du couple.

Depuis ce lundi, les gendarmes ont établi un large périmètre près de Cagnac-les-Mines. De nombreuses zones, certains particulièrement accidentées, mais aussi cette installation agricole qui se trouve sur le lieu-dit de Drignac, à une dizaine de minutes en voiture du domicile de Cédric et Delphine Jubillar. Des gendarmes, dont des anthropologues, spécialisés dans l'archéologie forensique, mais aussi des militaires de la section FOS, la "Fouille opérationnelle spécialisée", sont mobilisés.

"A la ferme qui a brûlé"

Ce lieu a déjà été fouillé. Il est apparu dans ce dossier pour la première fois lors de l'audition comme témoin de Séverine, la nouvelle compagne de Cédric Jubillar. Devant les enquêteurs, elle décrit la personnalité manipulatrice, bipolaire, parfois violente de son amant et évoque son comportement vis-à-vis de la disparition de sa femme.

Elle estime qu'il ne l'a jamais vraiment cherchée, puis avait précisé qu'elle lui avait demandé directement s'il avait un lien avec cette disparition.

Il lui avait répondu: "Je l'ai enterrée à la ferme qui a brûlé".

A l'époque, la nouvelle compagne n'avait pas jugé nécessaire d'en parler aux gendarmes estimant qu'il s'agissait d'humour noir. Une vision partagée avec l'avocat de Cédric Jubillar qui rappelle ce lundi la "désinvolture" de son client.

"Ce qui est surprenant c'est qu'il évoque l'existence d'une ferme qui a brûlé alors que la ferme a, en réalité, subit un incendie 4 ou 5 mois après la disparition de son épouse", martèle Me Jean-Baptiste Allary. 876450610001_6292223782001

Le témoignage troublant d'un ancien co-détenu

L'évocation de cette ferme apparaît une nouvelle fois dans le dossier quand un ancien co-détenu de Cédric Jubillar fait des confidences aux enquêteurs. Selon la version de cet homme, le mari, placé à l'isolement mais communiquant avec les autres détenus par les fenêtres, lui aurait demandé de prendre contact avec sa nouvelle compagne à sa sortie de prison. L'objectif est de s'assurer, selon cet homme, que le corps de Delphine soit toujours bien caché. Il évoque alors un arbre près d'une ferme.

Le co-détenu a bien rencontré Séverine, la nouvelle compagne, à plusieurs reprises. Placée en garde à vue en décembre dernier, elle avait nié savoir où était le corps et avait à nouveau évoqué "l'humour noir" de Cédric Jubillar.

"Je n’ai jamais amené le codétenu sur les lieux, je ne suis jamais allée avec Cédric sur les lieux, Cédric ne m’a jamais dit sérieusement qu’il avait tué sa femme, à part en rigolant quand il m’a parlé de la ferme", a-t-elle confié à BFMTV au terme de sa garde à vue.

Les fouilles lancées ce lundi vont se poursuivre plusieurs jours, voire plusieurs semaines. "Il est tout à fait positif que des fouilles reprennent, se félicite Me Philippe Pressecq, avocat de plusieurs proches de la jeune infirmière. Cédric Jubillar est resté en liberté six mois après la disparition de Delphine. Et s'il est coupable, l'hypothèse selon laquelle le corps a pu être déplacé n'est pas invraisemblable. Faire des fouilles plusieurs fois me parait utile."

Article original publié sur BFMTV.com