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Affaire Hulot: la piètre défense de Marlène Schiappa

Interrogée par Élizabeth Martichoux sur LCI, la ministre en charge de la Citoyenneté a eu bien du mal à justifier son soutien à Nicolas Hulot en 2018.

POLITIQUE - Marlène Schiappa a eu bien du mal, ce mardi 30 novembre, à défendre son attitude vis-à-vis de l’affaire Nicolas Hulot et de ses premiers soubresauts. Nombreux sont les commentateurs ou responsables politiques à se souvenir de la tribune -très- offensive signée en 2018 par celle qui était alors secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes pour soutenir son collègue au gouvernement, pointé du doigt, à ce moment-là, par une enquête du magazine Ebdo.

Trois ans avant le documentaire édifiant d’Envoyé Spécial, et l’onde de choc qui engendre, le journal révélait une première plainte pour viol contre l’ex-animateur télé, déposée en 2008. Interrogée sur ce soutien sans faille, Marlène Schiappa, devenue ministre en charge de la Citoyenneté peine à trouver la parade. Sur LCI, la colocataire de la Place Beauvau a une nouvelle fois enchaîné les arguments ou justifications vaporeuses après avoir reproché à Élizabeth Martichoux d’évoquer le sujet.

Marlène Schiappa ne voulait pas en parler

“Quand on a préparé cette émission, je vous ai dit qu’hier on avait un séminaire de lutte contre le séparatisme et vous m’avez dit ‘moi Nicolas Hulot, je n’en parle pas parce que ça ne m’intéresse pas’, c’est ce que vous avez dit à ma conseillère pour préparer l’émission”, a-t-elle d’abord répondu, avant que son interlocutrice récuse la chose: ”Jamais, je m’inscris en faux, jamais ni moi ni assistante.”

“D’ailleurs est-ce que vous demandez à des journalistes de ne pas parler de sujet?”, a embrayé Elizabeth Martichoux qui insistait, ensuite, sur “la responsabilité” de la ministre dans son soutien à Nicolas Hulot, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

“C’est Marlène Schiappa qui avait quatre ans et demi, qui était à l’école maternelle quand les faits se sont produits, qui doit rendre compte de ce qu’a fait Nicolas Hulot dans les années 1980 (...) La culture du viol ça consiste aussi, en délayant les responsabilités et en allant chercher les femmes dans l’entourage des hommes mis en cause”, s’est défendue la responsable, en citant plusieurs exemples qui, à ses yeux, se rapprochent de sa situation.

Je n’étais pas dans ce milieu médiatico-politique, et c’est moi que l’on vient chercher? Mais c’est une plaisanterie ? Marlène Schiappa sur LCI

“Quand Marc Pulvar est accusé de pédocriminalité, c’est Audrey Pulvar qui est harcelée sur les réseaux sociaux. Quand le rappeur Roméo Elvis est accusé, c’est sa sœur Angèle qui est sommée de réagir”, a-t-elle ainsi ajouté, avant de répéter: ”Nicolas Hulot, pour des faits qui se sont produits 30 ans avant que je ne le connaisse et quand moi-même j’étais enfant, je n’étais pas dans ce milieu médiatico-politique, et c’est moi que l’on vient chercher, mais c’est une plaisanterie?”

Une défense agacée qui oublie un détail: Marlène Schiappa n’est pas interrogée, ici, en tant que femme. Frédérique Vidal ou Élisabeth Borne, collègues de Nicolas Hulot et toujours en place dans le gouvernement Castex, ne sont pas questionnées sur ce dossier lors de leurs différentes interventions médiatiques.

Le fait est que Marlène Schiappa était la secrétaire d’État en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, en pointe sur la question des violences sexuelles, dans un quinquennat qui devait en faire “sa grande cause”, quand elle a décidé de signer cette tribune de soutien et de s’en prendre aux journalistes qui sortaient leur enquête.

Une séquence, exhumée par Envoyé Spécial, le 25 novembre dans le documentaire consacré à Nicolas Hulot, montrait même comment la membre du gouvernement avait organisé sa riposte en deux temps: une diatribe dans Le Journal du Dimanche, donc, et une photo mise en scène à l’Assemblée nationale en compagnie de celui qui était alors ministre de la Transition écologique. Le poids des mots, le choc des photos... difficile à assumer aujourd’hui.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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