Affaire Hamraoui: "Troubles de la personnalité", menaces avec un cutter à 14 ans… le rapport d’expertise accablant contre Aminata Diallo
C’est la conclusion de trois entretiens menés par une psychiatre, dont deux d’une durée de 9h30. Ce jeudi, le JDD révèle le rapport de l’expertise psychiatrique menée sur Aminata Diallo dans le cadre de l’enquête sur l’agression de Kheira Hamraoui, son ancienne coéquipière au PSG.
Mise en examen à l’automne 2022 pour "violence aggravée" et "association de malfaiteurs" dans le cadre de cette affaire, Aminata Diallo est d’abord décrite par le docteur Isabelle Teillet, psychiatre hospitalier et experte près de la cour d’appel de Paris, comme "un sujet indéniablement intelligent et doté de ressources adaptatives".
"Elle ne témoigne d’aucun trait psycho-pathologique particulier (…), aucune manifestation psychotique, aucun trouble du cours de la pensée (…), pas de trouble délirant, ni hallucinatoire", précise le rapport. Avant de poursuivre: "L’intéressée présente, en revanche, d’indéniables troubles de la personnalité avec des failles narcissiques patentes, des perturbations identitaires et une indétermination a minima dans son orientation sexuelle, une conflictualité intra-psychique avec des traits caractéropathiques et des aménagements défensifs de tonalité archaïque et de coloration hystéro-paranoïaques et sociopathiques apparaissant sinon déterminés, du moins amplifiés par la forte valence de ses origines socio-culturelles et environnementales."
Menaces avec un cutter à 14 ans
Les entretiens psychiatriques menés avec Diallo ont par ailleurs permis de faire la lumière sur deux événements troublants. Le premier épisode qui a retenu l’attention du Dr Teillet est celui d’une violente dispute avec un élève de 3e lorsque Diallo venait d’intégrer l’internat de l’Olympique Lyonnais en sport-études. Lors de cet incident qu’elle décrit comme une "petite chamaillade", la joueuse, alors âgée de 14 ans, a exhibé un cutter en menaçant de s’en prendre à l’autre élève, qu’elle accuse d’avoir tenu des propos racistes
Le deuxième épisode a été relaté par sa sœur aînée, Mariame, lors d’une audition en février dernier. Celle-ci avait assuré avoir été victime d’une agression au couteau de la part de sa sœur cadette. "Un petit coup de rien" dans l’abdomen, se défend Diallo lors de son entretien avec la psychiatre.
Dans son dernier rapport, dont certains éléments ont été rapportés par L’Equipe fin juillet, la Brigade de répression du banditisme (BRB) mettait en avant les nombreux indices qui pèsent contre l’ancienne milieu de terrain du PSG dans le cadre de l’enquête sur l’agression d’Hamraoui. Diallo, elle, continue de nier être l'instigatrice des faits survenus le soir du 4 novembre 2021, quand Hamraoui, à l’époque sa coéquipière au PSG, a été violemment agressée à coups de barre de fer. Les cinq individus mis en cause dans cette affaire ont tous affirmé que l’agression avait été fomentée par Diallo, avec comme mobile la rivalité sportive entre les deux femmes.