Affaire Guerriau: le sénateur "conteste les faits" mais veut "préserver la sérénité" du Sénat en se mettant en retrait

Le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d'avoir drogué la députée Sandrine Josso afin de l'agresser sexuellement, a indiqué ce mercredi 25 septembre au président de la chambre haute qu'il ne siègerait "plus jusqu'à nouvel ordre".

Le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d'avoir drogué la députée Sandrine Josso afin de l'agresser sexuellement, a affirmé ce mercredi 25 septembre dans un communiqué à l'AFP qu'il "contest(ait) les faits" mais tenait à "préserver la sérénité" du Sénat en se mettant "en retrait de la participation aux travaux parlementaires".

"À la demande du président Larcher, je démissionne ce jour de la vice-présidence de la commission des Affaires étrangères et de la Défense et me mets en retrait de la participation aux travaux parlementaires au Sénat", a écrit le sénateur mis en examen dans un communiqué, où il dit "regretter le non-respect des grands principes de la République tels que la présomption d'innocence".

"Étant très attaché à l'institution sénatoriale, je tiens à préserver la sérénité du travail des élus", a-t-il ajouté. "Je conteste les faits qui me sont reprochés et je m'en explique dans le respect de l'autorité judiciaire".

L'entourage du président du Sénat, qui s'est entretenu mercredi avec Joël Guerriau, a pour sa part indiqué à BFMTV que Gérard Larcher avait demandé à son interlocuteur "de démissionner de son mandat" de sénateur, sans obtenir de réponse précise à ce sujet.

Joël Guerriau a par ailleurs également accepté de se mettre en retrait d'une autre fonction exécutive qu'il occupait, celle de Secrétaire du Sénat, a-t-on indiqué de même source. Le sénateur mis en examen avait sollicité la présidence du Sénat en vue d'un éventuel retour au Palais du Luxembourg, près d'un an après les faits qui remontent au 14 novembre 2023.

"Nous prenons acte de cette information et nous saluons l'autorité de Monsieur le Président du Sénat qui a selon toute vraisemblance oeuvré pour la mise en retrait de Joël Guerriau", a réagi l'avocat de Sandrine Josso, Arnaud Godefroy, dans un communiqué transmis à l'AFP.

"Cette position est rassurante pour la sérénité de l'information judiciaire. Madame Josso est également rassurée par cette mise en retrait dans la mesure où elle ne sera pas amenée dans les prochains jours à croiser Monsieur Guerriau", a-t-il ajouté.

Depuis sa mise en examen, le parlementaire n'était plus apparu dans l'hémicycle et avait été suspendu de son parti Horizons et de son groupe parlementaire Les Indépendants-République et Territoires.

Qu'il démissionne, "c'est mon souhait", avait lancé Gérard Larcher sur France Inter mercredi matin, estimant "personnellement que sa place n'est plus au Sénat" mais rappelant que "seul le Conseil constitutionnel, après une décision de justice, peut démettre un parlementaire de son mandat".

Ces derniers jours, de nombreux parlementaires étaient montés au créneau pour s'opposer au retour éventuel de Joël Guerriau, alors que le sujet de la soumission chimique est en parallèle au coeur de l'actualité judiciaire à travers le procès des viols de Mazan.

"Tolérer la présence du sénateur Guerriau dans l'enceinte du Sénat serait un terrible coup porté à Madame la députée Josso ainsi qu'à toutes les victimes de soumission chimique et d'agression sexuelle", a notamment écrit le groupe écologiste dans un courrier à Gérard Larcher.

L'ex-ministre socialiste des Droits des femmes et sénatrice Laurence Rossignol avait aussi prévenu que de "nombreux" parlementaires refuseraient "de siéger avec un élu soupçonné avoir drogué une collègue".

Article original publié sur BFMTV.com