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Affaire Griveaux : "Le but est de tuer symboliquement l'autre"

Benjamin Griveaux s'est retiré vendredi de la campagne des municipales à Paris, dénonçant, avec le soutien du gouvernement, des "attaques ignobles" après la diffusion d'une vidéo sexuelle sur les réseaux sociaux. Pour François Jost, sémiologue et professeur émérite en sciences de l'information et de la communication à l'université Sorbonne Nouvelle-Paris-III, la "méchanceté est plus visible" grâce à Internet. Il déplore dans le même temps la dérive d'une "société moralisante ou certains actes seraient assimilés à des pêchés".

Benjamin Griveaux a retiré sa candidature quelques heures après la publication d'images à caractère sexuel. Qu'est-ce que cela vous inspire?
Premièrement, je trouve ça incroyable et regrettable. Deuxièmement, Benjamin Griveaux a peut-être manqué de pugnacité. Le procédé employé méritait d'être débattu et condamné. En quoi ces images sont-elles condamnables? C'est un acte privé, qui n'était pas fait pour être divulgué. Si la question de la diffusion de ces images s’était posée pour des journalistes – elle s’est d’ailleurs posée car certains ont reçu ces images – selon la charte des journalistes, ils auraient considéré que ces images avaient été obtenues via des méthodes déloyales et qu’il ne fallait donc pas les publier.

Y a-t-il plus de méchanceté en politique avec les réseaux sociaux?
Oui, cette méchanceté est plus visible. En même temps, on ne sait pas toujours d'où elle vient, puisqu'elle peut se cacher derrière un pseudonyme. Elle est donc très dif...


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