Affaire Grégory Au cœur du huis-clos entre Murielle Bolle et les gendarmes

«Libération» a pu consulter les procès-verbaux des auditions de la belle-sœur de Bernard Laroche. Qui, confrontée à de nouveaux témoignages troublants, reste muette et s’accroche à la version adoptée il y a trente ans, après l’arrestation de son beau-frère.

Trente ans après l’assassinat de Grégory, 4 ans, retrouvé pieds et poings liés le 16 octobre 1984 dans la Vologne, les preuves se résument à peau de chagrin. Aucun élément matériel, pas la moindre trace ADN exploitable.

Rien d’autres que ces éternels témoins avec leurs souvenirs fanés, leurs mots vagabonds et leurs secrets inavouables. Les gendarmes de la section de recherches de Dijon n’ont plus qu’un seul espoir pour rayer la mention «non élucidé» : que les langues se délient.

Le 27 juin dernier, à 11 heures, lorsqu’ils placent Murielle Bolle, 48 ans, en garde à vue, ils font le pari de mettre fin à trente ans de silence.

Alors qu’elle est aujourd’hui mise en examen pour «enlèvement suivi de mort» et incarcérée, Libération a pu consulter les procès-verbaux de ce huis clos. Le face-à-face oppose deux enquêtrices «à la recherche de la vérité» et une suspecte peu loquace qui alterne les «je ne sais pas» avec les «ça fait loin».

Vers 16 heures, après plusieurs heures d’interrogatoire et les traditionnelles circonvolutions pour faire connaissance, un gendarme décide de s’aventurer un peu plus près de la rivière : «Vous souvenez-vous comment s’est passée la journée du 16 octobre ?»

«J’étais au collège. J’ai pris le bus scolaire pour rentrer à Aumontzey. Puis je suis montée chez la tante à Bernard, Louisette Jacob, puis c’est tout quoi», rétorque Murielle Bolle. Sans surprise, elle s’accroche à sa dernière version : le jour de la mort de Grégory, elle n’était pas avec son beau-frère Bernard Laroche, elle ne l’a pas vu kidnapper l’enfant. «C’est tout quoi.»

A toutes les autres questions, elle opposera des «je ne sais pas», «je n’ai pas dit ça», «je n’ai jamais été là-bas», «c’est les gendarmes qui ont tout tapé». Elle (...)

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