Affaire abbé Pierre : une journaliste témoigne de ce qu'il lui a fait subir…
Les révélations d'abus sexuels attribués à l'abbé Pierre continuent d'ébranler profondément son héritage. Depuis juillet 2024, des témoignages accablants, incluant des agressions sur des mineures, ont émergé. Une journaliste qui a fait face à ces agissements s'est confiée sur cette expérience traumatisante et a expliqué pourquoi elle n'en avait pas parlé plus tôt.
En juillet 2024, des révélations ont éclaté concernant des abus sexuels supposés attribués à l'abbé Pierre, figure emblématique de la lutte contre la précarité en France. Un rapport, commandé par Emmaüs International et la Fondation Abbé Pierre, a rassemblé les témoignages de sept femmes affirmant avoir subi des comportements déplacés de sa part entre la fin des années 1970 et 2005. Ces allégations incluent des contacts physiques non consentis, des baisers imposés et, dans certains cas, des actes plus graves tels que des masturbations et fellations forcées. Au moins trois des victimes étaient mineures au moment des faits signalés. Ces révélations ont fortement secoué les institutions fondées par l'abbé Pierre. La Fondation Abbé Pierre et Emmaüs International ont exprimé leur solidarité avec les victimes et leur volonté de faire toute la lumière sur ces accusations. Elles ont également annoncé des actions pour soutenir les victimes et prévenir la réapparition de tels agissements.
Ces événements suscitent des interrogations sur la manière dont de telles allégations sont gérées dans les organisations caritatives et religieuses, soulignant l'importance de la transparence et de la vigilance pour protéger les personnes vulnérables. Esther Romero, une journaliste d'origine péruvienne, a récemment déclaré avoir été agressée en 1988, alors qu'elle interviewait le célèbre religieux en Suisse. "Je me rappelle seulement qu’il m’a frotté au-dessus de mon pull, il m’a frotté les seins, et puis il a mis sa langue dans ma bouche. Après ça j’ai entendu la phrase ‘est-ce que c’était aussi bien pour vous ma fille?'", s'est-elle notamment souvenue. Ce témoignage s'ajoute aux plus de vingt victimes identifiées grâce au dispositif d’écoute mis en place par Emmaüs. Il est prévu ce lundi 13 janvier, qu'un nouveau rapport contenant des révélations supplémentaires soit rendu public. Selon BFMTV, ce document inclut des témoignages particulièrement graves, parmi lesquels celui d'une mineure et celui d'une personne dénonçant un viol. Ces nouvelles accusations viennent alourdir le bilan déjà accablant pour l'héritage de l'abbé Pierre, figure autrefois intouchable de la lutte contre la pauvreté.
💬 "Il m'a frotté les seins et a mis sa langue dans ma bouche"
➡ Esther Romero, journaliste, dit avoir été agressée sexuellement alors qu'elle interviewait l'Abbé Pierre#Lignerouge pic.twitter.com/OagtXYw1OC— BFMTV (@BFMTV) January 13, 2025
L'abbé Pierre, pas à son coup d'essai ?
Dans son témoignage, Esther Romero a raconté avoir immédiatement quitté la pièce pensant en avoir fini avec de tels agissements mais l'abbé Pierre a décidé de les réitérer le lendemain… "Je pensais à ce moment-là que j'étais la seule personne à qui il avait fait ça. Je pensais que c'était un vieillard déjà sénile", a expliqué la journaliste qui avait fait le choix de ne pas le dénoncer alors. A son retour au Pérou, elle raconte son agression à une amie journaliste qui lui a raconté avoir vécu une expérience similaire. "Elle m'a seulement dit cette phrase : ‘Il a essayé de me mettre au lit, et d’avoir des rapports sexuels avec toutes les travailleuses et bénévoles d’Emmaüs. Il a ce côté de prédateur sexuel, mais de l'autre côté il fait tellement de bien'", a rapporté Esther Romero. Puis de conclure : "Combien de personnes, combien de filles, de jeunes filles, ont été agressées sexuellement par l’Abbé Pierre ? Je me demande, ça me fait mal".