ADP veut doubler ses investissements à Orly et CDG sur 5 ans

par Jean-Michel Belot

PARIS (Reuters) - ADP a annoncé mardi qu'il prévoyait de doubler le montant de ses investissements dans les aéroports parisiens au cours de la période 2021-2025, qui sera marquée notamment par le lancement des travaux préparatoires du futur terminal T4 de Roissy-CDG, dont la première tranche doit être livrée en 2028.

Cette prévision figure dans le "Contrat de régulation économique" (CRE) qui doit être conclu pour cinq ans avec l'Etat, à l'issue d'un long processus de consultation des parties prenantes, parmi lesquelles figurent en bonne place les compagnies aériennes, qui paient des redevances pour utiliser les infrastructures aéroportuaires.

Ce contrat, qui doit être validé au plus tard en juillet 2020, intervient dans un contexte particulier, l'Etat ayant lancé le processus de privatisation d'ADP, dont il détient encore 50,6% du capital.

Les candidats potentiels à la privatisation sont légion: en dehors de Vinci qui ne cache pas son intérêt pour le groupe dont il détient déjà 8% du capital, figurent de nombreux fonds d'infrastructures comme le leader européen Ardian ou l'australien Macquarie.

Le CRE ne porte que sur les activités "coeur" des aéroports parisiens et exclut donc de ce périmètre les activités commerciales (boutiques, parking, restaurants, hôtels) et immobilières du groupe.

PRÈS D'UN MILLIARD INVESTI DANS LES ACCÈS ROUTIERS

En contrepartie de ce plan d'investissement de six milliards d'euros (contre 3 milliards pour 2016-2020), ADP prévoit une évolution annuelle des tarifs des redevances égale à l’inflation augmentée de 1,35 point en moyenne pour la période 2021-2025 (contre +1% au dessus de l'inflation en 2016-2020).

Sur cette enveloppe de six milliards, ADP prévoit notamment de consacrer 1,65 milliard aux travaux préparatoires du T4 et près d'un milliard à l'amélioration des accès routiers aux deux aéroports, en particulier ceux de CDG, régulièrement congestionnés.

Les charges devraient de leur coté diminuer de 10% environ (hors inflation) en cinq ans après avoir été réduites de 10% à 15% sur la période précédente.

ADP, qui se base sur une hypothèse de croissance de 2,6% en moyenne du trafic passagers d'Orly et CDG (+3,5% sur le trafic international), prévoit d'afficher une rentabilité moyenne (ROCE) de 5,6% sur la période.

L'activité régulée a représenté l'an dernier environ deux milliards d'euros, soit quelque 45% du chiffre d'affaires total du groupe.

ADP, dont le PDG Augustin de Romanet est en passe d'être confirmé pour un nouveau mandat, doit également présenter vendredi aux investisseurs sa stratégie et ses objectifs financiers.

(Jean-Michel Bélot, édité par Bertrand Boucey)