Adoption d'une loi contre les passeurs de migrants au Niger

NIAMEY (Reuters) - Le Parlement nigérien a adopté lundi soir un projet de loi reprenant les termes du Protocole des Nations contre le trafic illicite de migrants, qui ouvre la voie à des poursuites contre les passeurs. Agadez, dans le désert nigérien, est l'un des principaux points de transit des candidats ouest-africains à la traversée de la Méditerranée. Selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, 4.000 clandestins peuvent y passer en une semaine. La multiplication des drames au large de la Libye ces dernières semaines suscite une vive inquiétude en Europe, en particulier depuis le naufrage qui pourrait avoir fait près de 900 disparus le mois dernier. L'UE a décidé le mois dernier de tripler les moyens de recherche et de sauvetage des migrants en Méditerranée. A Niamey, les autorités ont quant à elle promis d'agir après la mort de 92 Nigériens égarés dans le désert en octobre 2013. "L'adoption de cette loi vise essentiellement à protéger les frontières de nos pays", a déclaré le ministre de la Justice Amadou Marou. "En ces temps troublés, où le crime organisé sème la terreur dans notre pays, il est indispensable que tous ceux qui voyagent aient leurs papiers d'identité. Cette loi l'impose", a-t-il ajouté. Selon l'organisation Global Initiative Against Transnational Organised Crime, le trafic des migrants représente un marché annuel de 323 millions de dollars en Libye (287 millions d'euros) et une partie de cette somme permet de financer des organisations terroristes. (Abdoulaye Massalaki, Jean-Philippe Lefief pour le service français)