Adolescent roué de coups en Isère: quatre gardés à vue dont un gendarme

Police - Photo d'illustration - Bertrand Langlois
Police - Photo d'illustration - Bertrand Langlois

Quatre hommes suspectés d'avoir roué de coups un adolescent fin juin à Heyrieux (Isère), dont un gendarme qui n'était pas en service au moment des faits, ont été placés en garde à vue à Lyon, a appris l'AFP mercredi de source judiciaire.

Les motifs de la garde à vue sont: "violences en réunion, non-assistance à personne en danger et subornation de témoins", a indiqué à l'AFP la procureure de la République de Vienne (Isère), Audrey Quey, confirmant une information du quotidien régional Le Dauphiné Libéré.

Les faits se sont déroulés dans la nuit du 27 au 28 juin derniers. Alors qu'il sortait d'une soirée entre amis, un jeune homme de 16 ans a été pris à partie par quatre hommes. L'un d'eux, le père de son ancienne petite amie, le retient fermement tandis qu'un autre le roue de coups.

Deux autres hommes assistent à la scène. Parmi eux, un gendarme en civil dont le rôle reste à déterminer. Il "était en civil et n'a jamais fait état de sa qualité de gendarme au moment des faits", a précisé Audrey Quey.

10 jours d'ITT

L'adolescent, qui s'est vu prescrire 10 jours d'ITT, avait ensuite porté plainte pour "violences volontaires en réunion".

L'enquête, initialement confiée à la Brigade territoriale d'Heyrieux puis à la Brigade de recherches de Vienne, est aujourd'hui menée par la section de recherche de Lyon.

Le gendarme mis en cause a précédemment été en poste dans la compagnie viennoise, selon Audrey Quey qui a "donc souhaité saisir un service extérieur au département de l'Isère". Il est actuellement commandant d'une brigade du nord-Isère.

"On est dans une intervention dans un cadre privé qui n'a rien à voir avec ses fonctions", avait souligné auprès de l'AFP la procureure de Vienne quelques jours après les faits.

Un "guet-apens", pour l'avocat de l'adolescent

Pour l'avocat de l'adolescent, Me Bernard Boulloud, les faits relèvent d'un "guet-apens", les quatre hommes ayant "guetté" la sortie de l'adolescent "depuis un véhicule et dans une impasse".

"Je savais qu'il était gendarme car c'est le père d'une fille que je connais", avait raconté l'adolescent au quotidien national Le Parisien. "Lorsque j'ai été agressé, je pensais qu'il allait intervenir. Mais il n'a pas bougé, avait encore témoigné l'adolescent. Selon lui, le militaire est aussi intervenu lors de son audition à la gendarmerie.

L'Inspection générale de la gendarmerie nationale s'est saisie du dossier.

Article original publié sur BFMTV.com