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Adhésion turque: Il est temps que l'UE se décide, dit Erdogan

ANKARA (Reuters) - Il est temps que l'Union européenne décide si elle veut ou non intégrer en son sein la Turquie, a déclaré mercredi le président turc, Recep Tayyip Erdogan, au lendemain des propos d'Angela Merkel souhaitant que ses partenaires de l'UE envisagent la suspension voire l'arrêt des négociations sur une adhésion d'Ankara. "L'UE doit franchir le pas désormais. Soit elle tient sa promesse et ouvre la voie à une adhésion à part entière (...), soit elle dit qu'elle ne veut pas persévérer avec la Turquie", a déclaré le chef de l'Etat turc lors d'une réunion de son parti, l'AKP, à Ankara. Pour Erdogan, Ankara n'a pas renoncé à l'objectif stratégique d'une adhésion à l'UE. Depuis longtemps, il laisse entendre que la patience de son pays n'est pas infinie face à l'UE, le processus d'adhésion ayant été lancé en 2005. "Je le leur dis: parlez courageusement et faites le nécessaire. Courageusement", a déclaré Erdogan. "Au lieu d'un tel courage, nous avons affaire à une forme de duplicité, visant à stopper les négociations sur une adhésion à part entière. C'est politiquement contraire à toute éthique", a-t-il ajouté. Les relations entre Ankara et Berlin se sont considérablement dégradées ces derniers mois, au point que la chancelière Angela Merkel a estimé que la Turquie ne devait plus devenir membre de l'UE. A quoi Ankara a riposté en la taxant de populisme. Erdogan a réitéré mercredi son appel aux électeurs allemands d'origine turque à ne pas soutenir les "ennemis" de la Turquie, parmi lesquels il avait précédemment rangé les chrétiens-démocrates d'Angela Merkel, les sociaux-démocrates du SPD (centre gauche) et le parti des Verts. (Tuvan Gumrukcu et Tulay Karadeniz; Eric Faye pour le service français)