Adecco voit une demande toujours robuste dans l'intérim

ZURICH (Reuters) - Les tensions commerciales internationales et le ralentissement de la croissance économique n'ont pas encore d'effet sur la demande de travail intérimaire, a déclaré jeudi Adecco.

Le groupe suisse, numéro un mondial du travail temporaire, a fait état d'un ralentissement de la croissance de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre mais assure que les employeurs continuent d'embaucher.

Les craintes de guerre commerciale avec les Etats-Unis ont contribué à ramener la croissance européenne à 2,1% au deuxième trimestre en rythme annuel, contre 2,5% sur les trois premiers mois de l'année.

"Dans l'intérim il y a eu une légère décélération en Europe mais les données macroéconomiques restent solides et il n'y a pas eu de modification dans le comportement de nos clients", a déclaré à Reuters le directeur général d'Adecco, Alain Dehaze.

"On n'observe pas de réticence chez les employeurs".

Adecco a fait état d'un bénéfice net en baisse de 11% à 170 millions d'euros au deuxième trimestre, à comparer à un consensus de 173 millions établi par Reuters à partir des estimations de six analystes.

La croissance du chiffre d'affaires, ajustée des taux de change, acquisitions et jours ouvrés, a ralenti à 4% contre 6% sur les trois premiers mois de l'année et elle s'est maintenue à ce niveau en juin-juillet.

La croissance a décéléré en France, principal marché d'Adecco qui y réalise près du quart de son chiffre d'affaires, mais aussi dans les pays du Benelux, en Italie et dans les pays nordiques.

Les principaux concurrents d'Adecco, le néerlandais Randstad et l'américain ManpowerGroup, ont aussi fait état d'un ralentissement de leur croissance au deuxième trimestre.

Aux Etats-Unis en revanche, la croissance est repartie à la hausse.

Alain Dehaze, en poste depuis 2015, a souligné que les incertitudes économiques favorisaient l'intérim. "Le travail temporaire est un excellent moyen de faire avec cet environnement géopolitique", a-t-il dit.

Adecco a avancé au troisième trimestre un rachat d'actions de 150 millions d'euros prévu à l'origine en fin d'année.

L'action cédait 2,50% à 59,18 francs suisses vers la fin de matinée sur le marché suisse.

(John Revill, Véronique Tison pour le service français)