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Addis-Abeba pleure le massacre d'Ethiopiens en Libye

Une manifestation à la mémoire des 30 Ethiopiens assassinés en Libye par les djihadistes de l'organisation Etat islamique a dégénéré mercredi à Addis-Abeba, la capitale de l'Ethiopie, où la police a dû tirer des grenades lacrymogènes. /Photo prise le 22 avril 2015/REUTERS/Tiksa Negeri

ADDIS-ABEBA (Reuters) - Une manifestation à la mémoire des 30 Ethiopiens assassinés en Libye par les djihadistes de l'organisation Etat islamique a dégénéré mercredi à Addis-Abeba, la capitale de l'Ethiopie, où la police a dû tirer des grenades lacrymogènes. Le rassemblement, encadré par le gouvernement, devait initialement condamner le groupe djihadiste qui a diffusé le week-end dernier une vidéo de ces exécutions de chrétiens d'Ethiopie. "Le monde doit s'unir contre le terrorisme", pouvait-on lire sur une des banderoles déployées sur la place Meskel, dans le centre d'Addis-Abeba. Mais des manifestants ont laissé libre court à leur colère contre les conditions économiques en Ethiopie qui poussent un grand nombre des leurs à tenter de migrer en Europe via la Libye. Un des manifestants a également souligné la répression de la liberté de parole. "Même les slogans dans ce rassemblement étaient conduits par le gouvernement", a-t-il dit. "Nous n'avons pas le pouvoir de parler." Le rassemblement était organisé pour montrer la solidarité de la population éthiopienne à l'égard des familles des victimes et marquer le début d'un deuil national de trois jours. Les incidents ont éclaté peu de temps après le discours du Premier ministre, Haïlemariam Desalegn. Des pierres ont été jetées en direction des forces de l'ordre, qui ont répliqué au moyen de gaz lacrymogène. Des témoins font état de plusieurs arrestations. Diffusée dimanche sur les réseaux sociaux, la vidéo de l'Etat islamique montre une quinzaine d'hommes décapités sur une plage de Libye et un autre groupe d'hommes exécutés d'une balle dans la tête. En février déjà, l'Etat islamique, qui a profité du chaos politique et sécuritaire pour s'implanter en Libye, avait diffusé une vidéo de décapitation de 21 chrétiens coptes d'Egypte. (Aaron Maasho; Henri-Pierre André pour le service français)