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Adamus, un blues de derrière les argots

Bernard Adamus, «un gars de la ville, un ti-cul de Montréal».

Cousin. Peu connu du public français, le Québécois au phrasé cru et lyrique est en concert ce soir à Paris.

On l’avait pris pour un homme des bois, rapport au clip (superbe) qui illustre sa chanson Ouais ben : un couple en rase campagne, dans une caravane déglinguée, qui picole, se tripote, s’amuse avec une carabine pendant que les enfants jouent alentour. Affalé dans un canapé, Bernard Adamus dément fermement : «Je n’ai rien à voir avec ça, la vidéo a été tournée en Louisiane. Moi, je suis un gars de la ville, un ti-cul [gamin, ndlr] de Montréal.» Pour plonger dans son univers, on écoutera en priorité la chanson Rue Ontario : «Bienvenue tout le monde dans le bas de la côte/ On est au royaume des cops pis des vendeurs de dope/ On a du smack, des junks pis des blowjobs à 20 piasses/ Jouez avec Monique ou ben l’autre grosse pouffiasse/ Où ça ? Rue Ontario.» L’évocation du Montréal des bars, des ivrognes et des belles du trottoir, des trafics et du blues jusqu’au petit matin, lui a valu un succès surprise dès son premier album, en 2009 : 40 000 exemplaires vendus, pour une population de 8 millions de francophones. Le deuxième disque, en 2012, a fait presque aussi bien.

Sapins. Bernard Adamus termine ce soir à Paris (1) une tournée de six dates, la troisième en France cette année. Soit plus de trente concerts, alors qu’aucun label de chez nous ne s’intéresse à lui. Le bouche à oreille a démarré en 2009 : alors qu’il vient de publier son premier disque, il est invité au festival Blues sur Seine (1), dans les Yvelines, où il reviendra en 2012.

Né en Pologne, il arrive au Québec à 3 ans, avec sa mère et son frère aîné : ils fuient la loi martiale décrétée en décembre 1981 contre le mouvement démocratique lancé par le syndicat Solidarnosc. «Je parle toujours polonais avec ma mère,mais je lis mal la langue et ne l’écris pas du tout.» Le blues, il a baigné très tôt dedans : «Mon frère et ses amis écoutaient souvent ça : Willie Dixon, Muddy Waters…» Il ne se met sérieusement à (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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